Karim Wade et Khalifa Sall restent suspendus au sort que va réserver le Conseil constitutionnel au recours en annulation de la loi qui les rend éligibles, introduit par des députés membres du groupe parlementaire Yewwi askan wi, vendredi dernier.Par Amadou MBODJI –
S’ils ont recouvré la plénitude de leurs droits civiques, suite à l’adoption, par l’Assemblée nationale, le 5 août dernier, de la loi 16-2023 modifiant la loi n°2021-35 du 23 juillet 2021 portant Code électoral, Khalifa Sall et Karim Wade ne voient pas pour autant le bout du tunnel. En fait, des députés du groupe parlementaire Yewwi askan wi l’ont matérialisé en saisissant le Conseil constitutionnel d’un «recours en annulation» de cette décision, qui permet aux deux «K» de pouvoir aller à la conquête des suffrages de leurs compatriotes lors de la prochaine élection présidentielle. Ces députés de Yaw s’opposent à leur réhabilitation en saisissant les 7 «Sages» afin d’annuler la réintégration de ces deux hommes politiques dans le circuit électoral après que chacun d’entre eux a fait l’objet d’une condamnation. En plus de devoir s’acquitter de leur amende (5 millions pour Khalifa et 138 milliards F Cfa pour Karim) afin de disposer d’un quitus fiscal, leur destin est désormais suspendu à la suite que le Conseil constitutionnel donnera à la saisine des députés de Yewwi askan wi.
Cette requête a été déposée le vendredi 11 août 2023. D’après la note reçue par la presse, la saisine est effectuée pour ces motifs : «Violation du principe d’égalité devant la loi des citoyens, discrimination dans l’accès à l’exercice du pouvoir, immixtion manifeste du pouvoir réglementaire dans le domaine de la loi : la grâce, qui est une remise de peine accordée par le président de la République, ne peut pas produire les effets d’une amnistie, la répartition géographique du parrainage des chefs d’exécutif territorial doit être fixée par la loi et non par décret.»
Les autres «griefs» soulevés par les députés de Yaw sont la «violation du principe de nécessité et d’individualisation des peines avec l’instauration de déchéances automatiques de droits civiques et politiques non prononcées par le juge». Il y a aussi la «violation par le système de parrainage citoyen du caractère secret du suffrage, rupture de l’égalité des partis politiques et discrimination pour le parrainage des élus».
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