Une tribune signée entre autres par Landing Savané, Abdou Fall, Samba Sy, fait état de la «menace de déstabilisation de notre dispositif démocratique». Les signataires de ce document, qui indexent l’opposition, notamment Yewwi Askan wi, appellent à mettre en place un front républicain pour faire barrage à la vague dévastatrice.Par Dieynaba KANE
– «La mise en place d’un front républicain capable de faire barrage à la vague dévastatrice que nous promettent les groupes fascisants de l’opposition radicale». C’est l’appel lancé par des personnalités politiques comme Landing Savané (Aj), Samba Sy (ministre, Secrétaire général du Pit-S), Aymérou Gnigue (député, maire de Mérina Dakhar), Abdoulaye Makhtar Diop (député), Nicolas Ndiaye (député) (Ld), Katy Cissé Wone (juriste), Mamour Cissé (Psd/Jant-bi), Thierno Lô (coalition Adiana), Pr Pape Demba Sy (Udf), Aliou Dia (Daan dooleyi), Abdou Fall (Alternatives citoyennes Andu nawle). Dans une tribune, ces derniers qui s’inquiètent de la situation du pays, soutiennent que nous ne devons «un seul instant perdre de vue que l’Etat faible nous met en péril». D’après Landing Savané et ses co-signataires, «c’est une fois ce principe de base posé et admis par tous qu’il peut être envisagé, comme il se doit dans tout processus de modernisation démocratique continue, de revisiter notre système sans complaisance et pourquoi pas de mettre à l’ordre du jour des débats de fond sur les chantiers institutionnels dans notre pays».
Expliquant les raisons de leur prise de position, les signataires de ce document font savoir que «nous assistons à la mise à l’épreuve de notre modèle démocratique avec l’apparition de courants politiques dont le projet manifeste est de rompre notre pacte républicain».
Dans leur document, ils rappellent que «les acteurs politiques sénégalais ont toujours» fait «prévaloir, en toutes circonstances, le souci majeur de la sauvegarde à tout prix de la paix civile dans la droite ligne de notre histoire et du génie de notre Peuple reconnu comme orfèvre dans l’ingénierie sociale d’un vivre-ensemble de qualité». A les en croire, «les combats politiques menés dans ce sens ont donné lieu à des acquis démocratiques de grande envergure, faisant aujourd’hui du Sénégal un modèle de pays libre où les citoyens exercent sans aucune entrave une entière souveraineté de décision dans le choix de leurs dirigeants». Soulignant que «toute notre expérience de ces deux dernières décennies en atteste», ils s’interrogent sur l’acharnement «à nous installer dans des logiques de violences inouïes autant dans le discours que dans le comportement, là où toutes les possibilités d’un accès paisible à toutes les fonctions électives sont garanties par la loi avec une veille citoyenne et médiatique sur tous les lieux de vote du pays». Et les signataires de cette tribune d’ajouter : «Aussi, personne ne peut comprendre la logique de défiance permanente avec tous ces crimes provoqués dans un environnement de violence et une stratégie volontariste de chaos. Nous ne pouvons accepter que cette belle trajectoire démocratique réalisée au prix d’énormes sacrifices soit parasitée par des formes d’intervention politique de nature à compromettre les grandes expériences de dévolution pacifique du pouvoir qui nous valent respect et admiration partout à travers le monde.»
Ainsi ils appellent à dire «ici et maintenant, non à cette menace de déstabilisation de notre dispositif démocratique». Dans la même veine, Landing Savané et Cie se disent «plus que jamais attachés à l’exercice de toutes les libertés dans notre pays». Et d’avertir : «Nous demeurons tout aussi intraitables en nous opposant avec toute l’énergie qu’il faut aux poussées de l’irresponsabilité».
Dans leur document, ces personnalités politiques ont invité «les ultras de l’opposition à se ressaisir pendant qu’il est encore temps pour se recadrer en rejoignant le camp de la démocratie et de la République». Selon elles, «il doit être mis un terme aux appels irresponsables à la violence auxquels se livre en particulier une partie de l’opposition tous les jours, avec les conséquences dramatiques qui en découlent en pertes en vies humaines et en dommages aux citoyens».
Rappelant l’arrestation de membres du Mfdc, présents à Dakar la veille de la manifestation autorisée du 8 juin et le fait que «la sûreté urbaine a pu appréhender les membres d’un groupe appelé «Force spéciale», chargés de perpétrer des attentats contre la centrale électrique de Cap des Biches et d’autres attaques», les signataires estiment qu’«il y a de quoi s’inquiéter et prendre l’exacte mesure des dangers encourus par notre pays».
dkane@lequotidien.sn