Les taximen faisaient face à la concurrence des «clandos». Aujourd’hui un autre problème est venu s’y ajouter avec les motos «Jakarta», qui font maintenant du transport de passagers à Dakar. La goutte d’eau de trop qui a poussé les taximen à tenir un sit-in au cours duquel ils ont réclamé le départ du ministre des Transports terrestres, du directeur des Transports et de celui du Cetud.Par Dieynaba KANE

– Les taximen étaient hier rassemblés à la Place de l’Obé­lisque pour dénoncer le transport irrégulier. Munis de brassards rouges, ils ont montré leur colère face au désordre qui règne dans le secteur avec les «tiak-tiak» (deux roues) et les «clandos». Sur la radio privée Rfm, Oumar Diouf du Gie And jappo suxali transport dénonce le fait que les motos opèrent à Dakar sans autorisation, ni licence, de même que les «Allo Dakar» qui risquent de rendre encore plus difficile la situation des taximen. «Les chauffeurs font face à beaucoup de tracasseries, ce n’est pas normal que l’Etat puisse laisser faire. Il faut que les autorités sachent que les gens à qui elles ont confié le secteur ne font pas le boulot que ce soit le ministre, le directeur des Transports et le directeur du Cetud, ils ne sont pas à la hauteur», a-t-il fustigé. Très remontés contre ces derniers, Oumar Diouf et ses camarades réclament leur départ. Tout comme M. Diouf, Ibra Ndiaye du syndicat des routiers estime que cette situation ne peut pas perdurer. Informant que ce sit-in est juste un plan A, il annonce un plan B. «Si l’Etat ne trouve pas de solution à ce problème, nous allons arrêter de payer le droit de stationnement qui constitue des millions pour l’Etat», a-t-il menacé.
Interrogé par Rfm, le directeur des Transports reconnaît qu’il a été constaté le transport de passagers avec des motos «Jakarta». Pour Cheikh Oumar Guèye, «c’est illégal» et ils sont «en train d’y veiller avec le commandement territorial, le préfet de Dakar, la police, la gendarmerie avec des opérations de sécurisation pour que les gens qui s’adonnent à ces pratiques soient arrêtés». Pour rassurer les taximen, il souligne que cette pratique «est contraire au projet du chef de l’Etat pour un transport de masse sécurisé et confortable avec le Ter et le Brt». «On ne peut pas avoir tout cela dans une capitale et accepter que des motos «Jakarta» fassent du trans­port de passagers. C’est notre combat à nous tous», a-t-il déclaré.
Interpellé sur son départ et celui ministre réclamés par les taximen, M. Guèye soutient que c’est une question à laquelle il ne peut répondre. «Il faut juste savoir que nous sommes en train de faire ce qui doit être fait pour mettre fin à ces pratiques», a-t-il dit.
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