Même si des avancées ont été notées dans les violences faites aux femmes ces dernières années, les derniers drames notés un peu partout dans le pays montrent que les acquis sont très fragiles. Lors d’un atelier pour outiller les organisations de femmes leaders et des notables de la commune de Gueule Tapée sur les droits humains, la violence et les pratiques néfastes, ouvert hier au Centre culturel Blaise Senghor, les enjeux de l’heure ont été aussi mis sur la table. «L’atelier intervient dans le cadre de l’exécution du plan de travail de l’Unfp et du ministère de la Femme. C’est un atelier qui fait suite à la dynamique de Fass émergent qui est un programme du ministère de la Femme, appuyé par l’Unfp. C’était dans le cadre de la capture de dividendes de démographie, approche qui voudrait que moins de personnes soient prises en charge. On s’était appuyés sur les indicateurs de pauvreté et vulnérabilité*», souligne Mme Astou Diouf Guèye, directrice de l’Equité et de l’égalité de genre. Reconnaissant que le projet a «contribué à faire reculer la violence faite aux femmes» à Fass sur la base de l’interaction, Mme Guèye souligne que «Fass constitue la commune-pilote» pour dérouler ce projet. Mais, l’ambition est qu’il soit dupliqué dans les autres communes. «Au Sénégal, 27% des femmes de 15-49 ont subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans. Dans 55% des cas, le mari ou le partenaire est l’auteur de ces actes. De plus, la violence basée sur le genre est la violence la plus répandue des droits humains, mais elle reste le moins visible. 68% des femmes de 15-49 ans victimes n’en ont jamais parlé avec quelqu’un, ni cherché d’aide», selon les statistiques du ministère de la Femme, de la famille et de la protection des enfants.
Par Amadou MBODJIambodji@lequotidien.sn