Les boutiquiers de la région de Thiès sont restés quatre jours sans vendre du pain. Les services du Commerce interdisent la vente de cette denrée de première nécessité dans les échoppes à travers les départements de Thiès, Mbour et Tivaouane. Ce qui n’est pas du goût de ces commerçants détaillants regroupés au sein d’une association. Malick Abou Mangara, président de l’Association des commerçants détaillants de Mbour, explique que si la mesure vise à assainir le secteur ou à limiter la propagation du Covid-19, elle ne doit pas seulement cibler les boutiquiers. Aussi bien les boulangeries et que les livreurs de pains doivent être concernés. «Avant de commencer par les boutiquiers, il fallait d’abord aller voir du côté des boulangers qui ne sont pas en règle. Sur les 2 000 boulangeries qui sont dans la région, seules 14 sont en règle. Dans le département de Mbour, sur les 400 boulangeries qui y sont enregistrées, seules 4 sont en règle», dénonce M. Mangara. Et de préciser que le rôle du détaillant, c’est de faire en sorte que le pain soit plus proche du consommateur. Ainsi invite-t-il les autorités étatiques à résoudre ce problème récurrent. «Le détaillant n’est jamais allé voir le boulanger pour lui demander du pain à vendre. Ce sont les boulangers qui nous livrent leurs pains», argue le commerçant.
Face à la presse, ces acteurs économiques ont aussi fustigé les contrôles intempestifs des agents des services du Commerce. Ils déplorent les relations heurtées qui existent entre eux et ces fonctionnaires du ministère du Commerce.
«Nous n’allons plus vendre du pain dans les boutiques tant que les choses ne seront pas tirées au clair. Que les boulangers mettent en place des points de vente et que les boutiquiers se conforment à la règlementation, qu’ils fassent des aménagements pour vendre du pain dans leurs boutiques ! Nous attendons aussi du gouvernement de larges concertations. Nous n’excluons pas de fermer nos boutiques si ces tracasseries perdurent», martèlent les commerçants.