Créée par l’homme, l’obtention végétale est une variété végétale qui désormais fera l’objet de droit de propriété pour permettre à ses créateurs d’en tirer profit.  Les pays membres de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) tendent vers la matérialisation de ce projet qui tire son existence d’une con­vention de l’Organisation mondiale du commerce (Omc).  «Une convention multilatérale instruite par l’Omc demande à tous les Etats membres de protéger les obtentions végétales, les variétés végétales par un système de brevet ou bien par un système sui generis», informe Matar Dia, Directeur général de l’Agence sénégalaise de la propriété industrielle et de l’innovation technologique (Aspit), représentant Moustapha Diop, ministre du Développement industriel.  Cette protection de l’obtention végétale est au cœur d’un séminaire de trois jours ouvert hier à Dakar et regroupant 17 pays membres de l’Oapi. Organisée par l’Aspit, en partenariat avec de l’Oapi, la rencontre regroupe les entreprises agricoles et semencières membres de l’Oapi. L’un des critères pour que les obtentions végétales puissent être investies du droit de propriété  tourne autour de la réalité qui veut qu’elles soient nouvelles, distinctes, homogènes, stables et fassent l’objet d’une dénomination.
«Vous savez, l’obtention des variétés de qualité constitue un impact considérable sur l’économie du pays sur le plan qualitatif et au plan quantitatif», soutient M. Dia, qui indique que «la sensibilisation porte sur la qualité des variétés et aussi comment faire en sorte que tous nos agriculteurs, tous les paysans puissent avoir accès à des variétés de qualité». «Vous savez le monde d’aujourd’hui, si on ne protège ce que nous avons, on risque de le perdre», souligne-t-il avant d’informer que des produits locaux, comme le miel du Sénégal, seront investis d’un droit de propriété  afin de pouvoir se retrouver sur les rayons des grandes surfaces.
Dr Omar Ndao Faye, Point focal de l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra) au niveau de la Direction des obtentions végétales, souligne qu’«on peut même avoir une variété nouvelle venant d’un village qui y trouve son compte». «Il ne faut plus laisser les variétés avec n’importe qui venir les utiliser sans rien», argumente-t-il.
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn