C’est un secret de polichinelle de dire que la balance commerciale du Sénégal est déficitaire. Notre pays a encore du chemin à faire dans les exportations et aussi les investissements. Lors d’une rencontre d’échanges sur les opportunités d’affaires entre le Sénégal et l’Inde, il a été constaté que dans le cadre de ce partenariat, notre pays reste «un consommateur». Ainsi lors de cette rencontre organisée par l’ambassade de l’Inde au Sénégal, le président par intérim de la Chambre de commerce de Dakar a appelé les hommes d’affaires à être beaucoup plus entreprenants et à saisir les opportunités d’investissements qui s’ouvrent à eux.
La rencontre sur les opportunités d’échanges entre l’Inde et le Sénégal a permis de faire un tour d’horizon sur les secteurs où les deux pays collaborent. Il faut juste noter que cette collaboration se fait presque «à sens unique» comme l’a souligné un participant à cette rencontre. A travers les différentes présentations, il a été constaté que notre pays sollicite l’Inde dans différents domaines à travers ses entreprises. Ainsi, il a été rappelé que l’Inde intervient dans le secteur du transport à travers la marque de voiture Tata en fournissant des bus à la société Dakar dem dikk, des minibus à l’Association pour le financement des transports urbains (Aftu). C’est aussi le constat fait dans le domaine de l’agriculture, notamment dans la production de riz avec l’entreprise indienne Kilostar Brothers limited. Selon son représentant M. Amar, grâce au système d’irrigation, 600 000 tonnes de riz ont été produits cette année en contre-saison. C’est aussi le même son de cloche du côté du représentant des Industries chimiques du Sénégal (Ics). Selon Abdoulaye Dièye, les Ics dont l’actionnaire majoritaire est Indorama (79%), une société indienne, «est un exemple patent de la collaboration entre les deux pays». D’après M. Dièye, ce partenariat facilite l’exportation des produits des Ics vers d’autres marchés.
Cette rencontre d’échanges sur les opportunités d’affaires entre le Sénégal et l’Inde a encore montré que notre pays doit faire des efforts surtout en ce qui concerne les exportations.
Selon le représentant du ministre du Commerce, du secteur informel, de la consommation, de la promotion des produits locaux et des Pme, en 2016, nos deux pays ont échangé «plus de 312 milliards de francs Cfa avec un déficit presque persistant pour le Sénégal». Pour Ahmed Tidiane Dia, «cet échange donne une vue d’ensemble de la coopération entre les pays émergents et une Nation qui aspire à ce statut». D’après lui, «la longueur d’avance acquise par l’Inde en matière d’émergence peut permettre à notre pays de faire l’économie de temps et d’apprentissage sur plusieurs domaines». Et M. Dia de souligner : «Notre pays a besoin de maitriser davantage, avec une production à grande échelle, la transformation des produits locaux avec des équipements adaptés. L’Inde a acquis de l’expérience dans le domaine de l’agroalimentaire, il nous faudra mieux étudier les similitudes climatiques qui existent entre l’Inde et nos pays.»
Le président par intérim de la Chambre de commerce et d’industrie de Dakar (Cciad) a pour sa part invité les hommes d’affaires sénégalais à être beaucoup plus entreprenants. «Il y a des facilités dans le cadre des relations entre les deux pays. Il faut avoir un peu de punch, croire en nous-mêmes pour aller chez les autres. On n’a rien à envier aux autres, il n’y a plus de complexe à avoir devant qui ce soit, saisissons toutes les opportunités qui s’ouvrent à nous», a-t-il-dit. Poursuivant ses propos, Daouda Thiam encourage les opérateurs économiques à faire «des productions locales, et à exporter le travail des jeunes». D’après lui, il s’agit de «voir avec les partenaires, comment nous pouvons faire pour créer des emplois». «Au Sénégal, nous travaillons à l’investissement, nous essayons d’améliorer le cadre pour que les opérateurs économiques fassent du business avec le Sénégal. Au-delà des aspects juridiques, et commerciaux fiscaux, le Sénégal dispose de nombreux attributs, qui ont trait à la stabilité de nos institutions, l’assainissement d’un cadre macro-économique et des ressources humaines de qualité qui ne demandent qu’à être utilisées», a-t-il fait savoir.
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