Une douzaine d’entreprises de l’Etat américain de Virginie sont en mission d’exploration à Dakar. L’objectif est de nouer des relations de partenariat pour donner plus de dynamisme à la coopération bilatérale entre le pays de la Teranga et celui de l’Oncle Sam.Par Moussa Seck –

Sourire, c’est sans doute bon pour les affaires. La salle sourit, chuchote et mange. On y chuchote en anglais. En anglais d’Amérique. Et on y chuchote économie. D’autres nationalités chuchotent avec une délégation venue des States. Avec «une mission commerciale à laquelle participent une douzaine d’entreprises de l’Etat américain de Virginie». Se tenant du 13 au 14 mai, ladite mission se déroule sous la coupole du Virginia economic development partnership (Vedp). Entendre par là, «Partenariat pour le développement économique de la Virginie».

Après chuchotements entre potentiels collaborateurs, la parole officielle. C’est Mme Stéphanie Agee qui la porte et qui annonce d’emblée : «Nous sommes ici, non seulement en tant qu’Etat, mais aussi avec le partenariat solide de Prosper Africa, l’organisation fédérale américaine chargée de promouvoir le commerce et l’investissement entre les Etats-Unis et l’Afrique, et le Service commercial américain, qui adopte une approche inédite pour faciliter les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l’Afrique.» La première vice-présidente chargée du commerce international et cheffe de l’administration du Vedp fera ainsi savoir que la mission exploratoire de Dakar se veut correctrice d’un manquement depuis belle lurette traîné. «Pendant trop longtemps, dit-elle, les entreprises américaines ont ignoré ou mis de côté les opportunités commerciales très réelles dans la majeure partie de l’Afrique en raison des défis et risques encourus, certains étant réels, d’autres seulement perçus.»

Cybersécurité, domaine portuaire et autres…
Les douze entreprises en repérage en terre sénégalaise proposent une panoplie variée de services. Ils vont des technologies de pointe et services professionnels pour la sécurité physique, frontalière et humaine, et l’application des lois sur les frontières et les douanes, aux équipements et fournitures médicaux. Ce, en passant par le conseil en gestion dans les domaines de la récupération des actifs et de la gestion du changement, les produits et services pour renforcer la logistique et la conformité réglementaire. Autres domaines couverts par les douze sociétés de Virginie : la collecte de données géospatiales et la cartographie, les systèmes de communication de masse et d’urgence ainsi que les technologies et produits d’automatisation portuaire.

Le choix du Sénégal comme lieu d’ancrage d’une future pénétration ouest-africaine puis continentale se justifie. Pour Mme Agee, Senegal first, parce le pays dispose d’«une diversité d’économie qui est très croissante». De ce fait, argumente-t-elle, «nous pouvons apporter notre soutien pour que cette économie puisse réussir et prospérer». «Innovation», sera l’une des pierres angulaires du discours de Stephanie Agee. Innovation, surtout pour ce qui a trait à la cybersécurité. Cette dernière, étant «un élément important dans tous les secteurs de nos jours, non seulement au niveau des entreprises, mais aussi dans notre vie au quotidien». Précisément, «au niveau de la Virginie, nos entreprises ont l’expertise en la matière et ont déjà eu à traiter divers cas de cybersécurité». Expertise dont «nous voulons que le Sénégal ait l’opportunité de justement bénéficier», s’enthousiasme la première vice-présidente chargée du commerce international.

Les Etats-Unis et le Sénégal jouissent d’un partenariat économique solide avec un total d’échanges bilatéraux s’élevant à 875 millions de dollars. Sans doute, les chuchotements qui jaillissent dans la salle près de laquelle Stéphanie Agee élève la voix vont libérer d’autres voies de partenariat. Ainsi vont-elles permettre de relever ce chiffre de 875 millions de dollars qui date de 2022.