L’Ue et l’Oim, dans le cadre de la coopération bilatérale et multilatérale avec le Sénégal, ont lancé hier deux projets d’environ 16 millions d’euros, soit 10,8 milliards Cfa, visant à protéger et à faciliter la réintégration des migrants de retour.

Les projets «Renforcement de la gouvernance inclusive de la migration au Sénégal, en vue d’améliorer la synergie migratoire et développement» et «L’initiative Union européenne-Oim pour la protection et la réintégration des migrants au Sénégal» ont été lancés hier par le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, le délégué général de l’Union européenne (Ue), l’ambassadeur d’Espagne au Sénégal et le directeur général de l’Organisation internationale pour les migrants (Oim) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Financés par le Fonds d’urgence de l’Ue en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et des personnes déplacées en Afrique, les deux projets d’environ 16 millions d’euros, soit 10,8 milliards de francs Cfa pour une durée de quatre ans, entrent dans le cadre de la coopération bilatérale et multilatérale. «Aucun pays ne peut seul faire face à la migration, ni en Europe ni ailleurs», a soutenu Irène Mingasson. Pour la représentante de l’Ue, une réintégration et un retour peuvent être un projet positif à condition que des opportunités existent. «L’Union européenne est très fière de contribuer au rêve sénégalais ‘’tekki fi’’ qui veut dire l’opportunité existe ici», a dit Mme Mingasson. L’idée est d’atténuer les souffrances des migrants de retour. Il s’agit aussi, à travers ces projets, «de trouver des perspectives aux migrants de retour pour montrer un visage plus positif, plus sûr et plus bénéfique de la migration», a expliqué Richard Dantziger, directeur général de l’Oim en Afrique de l’Ouest et du Centre. «Les projets visent également à dissuader et à offrir des perspectives de réussite locale aux potentiels migrants», ajoutera le directeur des Sénégalais de l’extérieur Sory Kaba. Ces projets qui bénéficient de l’approbation et de l’adhésion des guides religieux peuvent aussi compter sur la collaboration des artistes de renom comme Youssou Ndour, Waly Seck, entre autres, qui ont promis de les accompagner. «Il faut gagner le combat de la communication. L’Europe n’est plus l’eldorado qu’elle était», a alerté Youssou Ndour. Alberto Virella estime que la sensibilisation doit aussi être orientée vers les parents qui vendent leurs biens pour financer le voyage de leurs enfants. «Les jeunes qui partent à l’aventure sont aussi victimes. Les parents sont souvent porteurs des projets de migration. Or l’une des forces et qualités de la société sénégalaise, c’est le respect envers les parents et les personnes âgées. Donc si les parents sont une partie du phénomène, ils doivent aussi être une partie de sa solution», a dit l’ambassadeur d’Espagne au Sénégal. Pour Me Sidiki Kaba, les projets lancés hier participent au financement des mécanismes de gouvernance des migrants dans notre pays qui compte près de 3 millions de migrants pour un apport financier de 1 000 milliards de francs Cfa par an.
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