Le nouveau Bureau du Tribunal des pairs du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored) a été installé hier par le ministre de la Justice et Garde des sceaux, à la Maison de la presse. Le Pr Ismaïla Madior Fall a indiqué que si le Cored fonctionne normalement, il doitt y avoir moins de contentieux, moins de litiges devant les tribunaux.Par Ousmane SOW –

Ayant pour mission de juger des pratiques de la profession et de sanctionner les fautifs en cas de manquement, le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored) a renouvelé hier les membres du Tribunal des pairs. Une confiance renouvelée pour certains (7 membres) qui étaient dans l’ancienne équipe et qui ont accepté encore de siéger dans cette instance, exigeant surtout beaucoup de tact et de patience pour se défaire de l’image du méchant gendarme que lui collent quelques confrères. Le Garde des sceaux, ministre de la Justice, qui a procédé à l’installation des 12 membres de ce nouveau Bureau du Tribunal des pairs, a souligné qu’un bon fonctionnement du Tribunal des pairs revient à faire en sorte qu’il y ait moins de litiges, moins de contentieux qui concernent les journalistes et les médias, attraits devant les tribunaux. «Si le Cored fonctionne normalement, il doit y avoir moins de contentieux, moins de litiges qui sont amenés devant les tribunaux», a indiqué le Pr Ismaïla Madior Fall. Impressionné par la production jurisprudentielle des membres du Tribunal des pairs, le Garde des sceaux et ministre de la Justice remarque que le Cored a bien relevé le défi de l’institutionnalisation, de l’existence, de la continuité et de la crédibilité. «Votre organe ou institution aurait pu exister au bout de quelques années et disparaître, ou ne pas disparaître, mais plonger dans une léthargie profonde qui le discrédite. Mais je me rends compte que vous avez relevé le défi de l’institutionnalisation, de l’existence, de la continuité et de la crédibilité. Et je pense que c’est quelque chose qui devrait davantage être à la fois vulgarisé et étudié de façon scientifique», affirme-t-il. Selon lui, le Cored mérite les félicitations et l’attention de l’Etat. «Et je peux vous dire au nom du Président Macky Sall, que l’Etat du Sénégal est prêt, tout en respectant votre indépendance bien sûr, à vous accompagner pour la réalisation de votre mission», assure le Pr Ismaïla Madior Fall. Quant à Ousseynou Dieng, directeur de la Communication et représentant du ministère de la Communication, des télécommunications et de l’économie numérique, il a invité le Cored ainsi que toutes les parties prenantes, particulièrement les patrons de presse, à travers le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps) et la Coordination des associations de presse (Cap), les journalistes et techniciens des médias, à se reconnaître en cette instance et accepter les décisions qu’elle aura à prendre, et à la soutenir fermement pour qu’elle puisse réussir sa mission. «Vous avez avec le Cored, votre propre tribunal de par la stature des hommes et des femmes qui le composent. Il devrait répondre à vos attentes et faire l’unanimité», lance M. Dieng. Et de poursuivre : «La tâche qui vous est confiée est loin d’être aisée. Vous aurez à juger la pratique de votre profession, des consœurs et confrères avec qui vous avez partagez les mêmes écoles de formation, rédactions. Vous aurez à prononcer des sanctions, vous subirez certainement des critiques parfois acerbes, mais restez toujours droits dans vos bottes afin que le journalisme reste un engagement professionnel, responsable, soucieux de l’intérêt général, de l’éthique et de déontologie.» M. Dieng reste persuadé que cette mission, quoi que difficile, le Cored pourra la réussir. «Les femmes et les hommes choisis pour siéger dans cette instance, ont de l’expérience avérée, de l’expertise, et feront preuve d’un sens élevé de la responsabilité en s’adossant sur l’éthique et la déontologie», a-t-il expliqué.

Assainissement de la presse
Abordant la question relative à l’assainissement de la presse, Ousseynou Dieng a fait savoir que le département du ministère de la Communication publiera avant la fin du mois d’octobre, la liste des organes de presse reconnus et qui respectent les critères obligatoires énoncés dans le Code de la presse.

Dans la même perspective, a-t-il ajouté, la Commission de la Carte nationale de presse devrait, pour sa part, publier la liste des journalistes et techniciens des médias détenteurs de la carte de presse. «Et nous allons faire la même chose avec la presse étrangère parce qu’aujourd’hui, nous recevons énormément de journalistes étrangers. Notre pays attire.

Il y a des enjeux. Nous allons vers des élections. Donc, l’assainissement ne concerne pas seulement la presse nationale, mais également la presse étrangère», a-t-il assuré.