Le Sénégal a enregistré son premier cas de coronavirus il y a un mois. Depuis cette date, la pandémie est en train de s’installer dans le pays avec 190 cas positifs dont 45 guéris, un décès, et un évacué. Avant d’atteindre ce chiffre, les autorités ont à chaque étape pris des mesures pour éviter la propagation du virus. La dernière en date, c’est l’instauration de l’Etat d’urgence et le couvre-feu de 20h à 6h.

2 mars-2 avril : Ce n’est pas une épitaphe. Mais, «l’âge» du coronavirus au Sénégal, qui a enregistré mardi son premier cas de décès. Cette pandémie, qui a déjà fait des ravages en Europe, aux Etats-Unis et en Chine où elle a fait son apparition en décembre, était redoutée sur le continent, qui est resté en marge de la transmission mondiale exponentielle pendant plusieurs semaines. D’ailleurs, les observateurs s’interrogeaient sur le fait que le continent africain soit épargné pendant longtemps. Finalement, cet «hôte» indésirable fera son apparition le 2 mars au Sénégal à travers les transports aériens.
Les premiers cas dénombrés étaient tous importés. Mais c’est à partir du 5ème cas déclaré le 11 mars 2020, qui se trouve être un Sénégalais résidant en Italie et rentré dans la même semaine, que le nombre de cas contacts a commencé à se multiplier. Le lendemain 12 mars, 5 nouveaux cas ont se sont ajoutés à la liste, tous étaient en contact avec cette personne. Le vendredi 13 mars, 11 autres cas ont été aussi notés. A partir de ce moment les autorités ont senti la nécessité de prendre des mesures exceptionnelles pour éviter la propagation du virus. Il faut rappeler qu’au début, une campagne de sensibilisation était notée avec des spots sur les chaînes de radio et de télévision sur les gestes barrières. A partir du moment qu’il a été constaté un foyer de l’épidémie au Sénégal, les choses se sont accélérées. Ainsi dans la journée du 14 mars, le président de la République a tenu une réunion d’urgence sur la question. Au sortir de cette rencontre, Macky Sall avait annoncé plusieurs mesures dont la fermeture des écoles et universités pour une durée de trois semaines. Il a été décidé aussi l’interdiction des manifestations publiques pendant trente jours et la suspension temporaire de l’accueil des bateaux de croisière. Le chef de l’Etat avait aussi annoncé le renforcement du contrôle sanitaire, des frontières terrestres et aériennes. Dans la foulée, les formalités liées aux pèlerinages de cette année aux lieux saints de l’islam et de la chrétienté ont été suspendues.
Le nombre de cas allant crescendo, les autorités ont décidé de prendre d’autres mesures. Dans un premier temps, le gouvernement a annoncé la fermeture des frontières aériennes avec des pays touchés par le coronavirus comme la France, l’Espagne, la Belgique, l’Italie, le Portugal, l’Algérie et la Tunisie. 3 jours après, la fermeture des frontières aériennes sera totale. Le ministre du Tourisme et des transports aériens annonce le 19 mars, la suspension de «l’exploitation de tous les vols en provenance et à destination des aéroports du Sénégal, à l’exception des vols domestiques entre Aibd et Ziguinchor, des vols cargo, des évacuations sanitaires et des vols spéciaux autorisés». Dans la même dynamique, les frontières terrestres et maritimes sont aussi fermées. Malgré la note d’espoir avec les cas guéris, la propagation du Covid-19 continue dans le pays poussant le président de la République à prendre d’autres mesures plus drastiques. L’Etat d’urgence est déclaré sur toute l’étendue du territoire le lundi 23 mars par Macky Sall lors d’une adresse à la Nation. Depuis une semaine, les Sénégalais sont obligés de respecter le couvre-feu à partir de 20h. A côté de cette décision, des mesures ont été prises au niveau des transports pour restreindre les déplacements.
Moins de 15 jours après la fermeture des frontières aériennes, le nombre de cas importés est en baisse. Ces deux derniers jours, il n’a été noté que deux cas dans ce domaine. Des résultats qui rejoignent les prévisions du Dr Abdoulaye Bousso, qui avait fait savoir que jusqu’au 4 avril il est normal d’avoir des cas importés.
Aujourd’hui, l’inquiétude reste les cas de contamination communautaire, qui ont été constatés et aussi le fait que 6 régions du pays sont touchées. Mardi le ministre de la Santé et de l’action sociale avait fait savoir que deux foyers sont notés au niveau «des districts sanitaires de Dakar-Ouest et Dakar-Sud». Une réunion d’urgence avait été tenue «avec les acteurs concernés pour définir une approche de riposte spécifique à ces deux foyers».
A ce jour, le bilan au Sénégal est de 190 cas dont 45 guéris, un décès, un cas évacué et 143 sous traitement sur 1441 tests de laboratoire effectués depuis le début de la maladie dans le pays. Analysant la situation, l’on se rend compte que chaque mesure prise répond à une phase. Va-t-on vers un durcissement des mesures ? Le discours du chef de l’Etat prévu le 3 avril nous édifiera….