Selon la Fédération nationale des cinémas, l’interdiction de rassemblement de plus de cent personnes annoncée par Edouard Philippe s’appliquerait salle par salle, permettant à celles-ci de rester ouvertes en limitant les jauges.

Malgré les «mesures de freinage» du Covid-19 annoncées par le Premier ministre Edouard Philippe, vendredi, et notamment l’interdiction de rassemblement de plus de cent personnes, les salles de cinéma devraient rester ouvertes en France – sauf cas particuliers. «Le texte (du gouvernement) n’est pas encore paru, mais l’on pense que cette interdiction s’applique salle par salle, juge le délégué général adjoint de la Fédération nationale des cinémas français (Fncf), Marc-Olivier Sebbag. Chaque salle est un lieu clos, ce qui autorise les cinémas à rester ouverts s’il n’y a pas plus de cent spectateurs par salle.» Des interdictions de rassemblement similaires précédemment actées dans le Haut-Rhin, en Corse et dans l’Oise ont permis d’expérimenter de tels dispositifs, a-t-il ajouté, qui se sont révélés «assez faciles à mettre en œuvre : on peut facilement bloquer la vente à un niveau donné».
La répartition des places dans chaque salle serait laissée à la responsabilité de chaque exploitant (et des spectateurs), la réduction de la jauge induite par la limitation à cent personnes permettant l’espacement d’un ou plusieurs sièges entre les spectateurs. Dans les salles dont la jauge ne dépasse de toute façon pas cent places, ce «geste barrière» ne pourrait avoir lieu, mais des dispositions plus précises pourraient être prises sous peu, limitant par exemple le remplissage de chaque salle à la moitié de sa capacité. «En moyenne, dans les six mille salles de France, la jauge est d’un peu moins de deux cents fauteuils par salle», rappelle toutefois Marc-Olivier Sebbag.
Certaines salles seront fermées dès ce vendredi soir, notamment celles gérées par des municipalités qui ont tiré le rideau sur l’ensemble de leurs structures ouvertes au public (équipements sportifs, culturels, associa­tifs etc.) – telles le Select d’Antony et le Jacques-Tati de Tremblay. D’autres exploitants seront contraints par des règles plus strictes, par exemple dans le Bas-Rhin, où la préfecture a décidé d’interdire les rassemblements de plus de 50 personnes en milieu clos et ouvert à compter de samedi.
A Paris, la Cinémathèque et le Forum des images ont annoncé leur fermeture jusqu’à nouvel ordre. Les Cinémas indépendants parisiens, qui regroupent 28 salles autonomes (dont le Grand Action, le Studio 28, le Max Linder…), ont exprimé à Libération, via leur présidente Isabelle Gibbal-Hardy, leur souhait de «continuer à accueillir (leurs) spectateurs dans la limite des 100 par salle» et annoncé avoir mis en place une série de mesures préventives – mise à disposition de gel hydro-alcoolique, demande aux spectateurs de ne pas rester ensemble, mais se répartir dans tout l’espace, etc. «Il est tout à fait possible que le gouvernement s’exprime lundi, et que d’autres mesures puissent alors changer nos décisions d’aujourd’hui, a ajouté Isabelle Gibbal-Hardy. Nous attendons le texte exact de l’arrêté de Edouard Philippe et suivrons les consignes de la Fédération.»
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