Les individus qui ont exhumé et brûlé le corps d’une personne qu’ils considèrent comme un homosexuel, seront identifiés et punis pour cet acte barbare. Le procureur près du Tgi de Kaolack a annoncé hier l’ouverture d’une enquête dans un communiqué.
Par Dieynaba KANE –
Les images d’une foule surexcitée qui exulte autour d’un feu, à quelques mètres du cimetière où le cadavre d’un homme présenté comme un «homosexuel» a été exhumé et brûlé par les habitants de Léona Niassène, circulent depuis samedi soir sur les réseaux sociaux. Cette affaire, qui a suscité des commentaires, a fait réagir le procureur de la République près du Tribunal de grande instance de Kaolack. Abasse Yaya Wane, qui s’est saisi de l’affaire, a «demandé l’ouverture d’une enquête afin d’en identifier les auteurs et engager, contre eux, les poursuites pénales prévues par la loi en la matière». Revenant sur les faits, le procureur renseigne dans un communiqué que «dans la soirée du 28 octobre 2023», ils ont «été informés par le Commissaire central de Kaolack que des individus non identifiés se sont présentés aux cimetières de Léona Niassène à la recherche de la tombe du défunt C.F, qui y avait été inhumé la veille». Poursuivant ses propos, M. Wane souligne qu’«ayant réussi à identifier sa tombe, ces individus ont tout simplement exhumé son corps, l’ont traîné dehors, avant de le brûler».
Des actes d’une extrême gravité relevant de la barbarie et qui, d’après le procureur, «interpellent les autorités et ne peuvent rester impunis». Il faut noter que l’article 193 du Code pénal stipule : «Est emprisonné d’une peine de deux mois à un an de prison et d’une amende de 50 000 à 300 000, quiconque se rend coupable de violation de tombeau ou de sépulture ou qui profane un cadavre même non inhumé.» Le même article ajoute : «Quiconque se rend coupable de mutilation de cadavre est puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 300 000 à 1 500 000 francs. Si les mutilations faites l’ont été dans un but de trafic ou de commerce portant sur les ossements ou toute autre partie du corps humain, la peine applicable est un emprisonnement de cinq à dix ans.»
Concernant le corps exhumé et brûlé à Kaolack, Seneweb informe que «la dépouille du présumé homosexuel C.F. avait été acheminée, ce samedi 28 octobre 2023, à Touba, conformément aux volontés de sa mère, mais informés de la supposée orientation sexuelle du défunt, les membres du Dahira Khidma, chargés de la gestion de la Grande Mosquée, et des cimetières de Touba ont éconduit le cortège». De retour à Kaolack, informe la même source, «les membres de la famille ont enterré la dépouille en «secret» au cimetière». Mais, «les jeunes du quartier de Ndagane (Kaolack), qui avaient assiégé vendredi la maison mortuaire pour s’opposer à l’inhumation du présumé homosexuel à Kaolack, ont pu percer le mystère et ont extrait le corps du caveau avant de le brûler».
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