Aly Ngouille Ndiaye n’est pas «convaincu» que la police et la gendarmerie constituent le sous-secteur public le plus touché par la corruption, comme l’a souligné l’Ofnac dans son étude sur le coût et la perception de la corruption au Sénégal. Le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique pense que «le niveau de corruption dépasse ces deux corps (…)».
Avec 95,9%, la police et la gendarmerie constituent le sous-secteur public le plus touché par la corruption, selon la dernière étude de l’Ofnac sur le coût et la perception de ce fléau au Sénégal. Mais Aly Ngouille Ndiaye ne le voit pas ainsi. Le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique «n’en est pas convaincu». Il pense que «le niveau de corruption dépasse ces deux corps et je pense que c’est à tous les niveaux». Le garant de la sécurité publique affirme qu’il «n’a pas vu cette étude» hier, lors de la cérémonie d’incinération de 4,5 tonnes de cannabis et de 300g de cocaïne.
Saisie au courant de l’année 2017, cette drogue a été interceptée par la Dorcrtis, les services de la police, la direction générale des douanes et la Gendarmerie nationale. Au total, ce sont 4 538,098 kg de chanvre indien, 77,3 g de cocaïne, 83g d’héroïne, 87,8 g de haschisch qui ont été incinérés aux Mamelles. Une méthode, d’après Aly Ngouille Ndiaye, qui interpelle. En effet, selon le ministre de l’Intérieur, «le lieu est un environnement habité». Par conséquent, «nous causons des désagréments aux voisins avec la direction du vent». Que faire dans ce cas ? Pour Aly Ngouille Ndiaye, il faut «réfléchir à d’autres solutions. A titre d’exemple, il y a des fours qu’on peut utiliser. Avec une certaine collaboration, on pourra le faire. Pourquoi ne pas acheter des incinérateurs ?» «Conscient des conséquences néfastes» de la drogue, il a posé le débat sur l’utilité de la répression dans la politique de lutte contre la circulation, la vente et l’usage de la drogue. Si pour le moment il n’est pas attendu un réel changement sur les méthodes à employer pour endiguer ce fléau, Aly Ngouille Ndiaye n’en demeure pas moins convaincu que «la sensibilisation est un volet plus important que la répression». Selon toujours le ministre de l’Intérieur, «il faut continuer à sensibiliser la population, surtout la jeunesse, pour qu’elle n’y pense même pas».
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