Cosydep – Transformation de l’éducation : Les recommandations aux nouvelles autorités
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La Cosydep, à travers l’Observatoire sous le prisme de l’éducation qu’elle avait mis en place dans le cadre de la Présidentielle, a publié un document dans lequel il est formulé 6 recommandations aux nouvelles autorités pour la transformation de l’éducation sur les plans de son organigramme, sa finalité, ses offres, son pilotage, sa gouvernance, entre autres.
L’Observatoire de l’élection sous le prisme de l’éducation, mis en place par la Cosydep, a formulé des recommandations à l’endroit des nouvelles autorités. Dans un document publié à la veille de l’investiture du Président Bassirou Diomaye Faye, l’observatoire fait savoir que «l’éducation sénégalaise a besoin d’être transformée sur les plans de son organigramme, de sa finalité, de ses offres, de ses curricula, de ses cycles, de son pilotage et de sa gouvernance». Selon les membres de cet observatoire, «elle doit être en adéquation avec les aspirations des communautés». Ainsi d’après eux, «relever ces différents défis permettra de créer des emplois, de produire des hommes et des femmes qualifiés, suffisamment aptes à faire face aux exigences que posent le changement climatique, la sécurité alimentaire, sanitaire et environnementale, la transformation qualitative des politiques sociales et de l’économie nationale…». S’agissant des recommandations, l’observatoire conseille aux nouvelles autorités d’engager «la refondation du système d’éducation et de formation». Une action, selon les auteurs du document, qui «devrait s’appuyer sur l’évaluation de la mise en œuvre des programmes, réformes et autres innovations (Paquet, Anef, Cnaes, Uvs, Lmd)».
Poursuivant leurs propos, ils soutiennent que «ce processus de refondation sera adossé à la demande des communautés et à la vision souverainiste soutenue par le nouveau Président». De même, ajoutent-ils, «il prendra en compte les langues nationales, le non-formel, les daaras, l’éducation inclusive, la formation professionnelle, la petite-enfance, le numérique, la restauration des valeurs, la problématique de l’insertion et de l’emploi». Pour eux, «cette refondation doit déboucher sur un nouvel organigramme assurant la cohérence et l’efficacité des interventions dans le secteur». Dans le document, il est également préconisé de «construire un plan consensuel du secteur qui traverse les régimes politiques». Et les auteurs d’expliquer : «Il s’agit de disposer d’un plan de développement durable de l’éducation et de la formation qui traverse les régimes politiques et porte la vision d’un Sénégal à long terme.» Dans ce sens, indiquent-ils, «il sera nécessaire de dépolitiser l’administration scolaire, de garantir la déconcentration en responsabilisant davantage les académies, de préserver l’éducation du jeu des acteurs politiques, de renforcer la protection des enfants, de planifier l’effectivité du droit à l’éducation de qualité pour tous, sans exception et tout au long de la vie». La Cosydep, à travers cet observatoire, demande aussi de «renforcer la résilience du système d’éducation et de formation». «Il s’agira de mettre aux normes les lieux d’apprentissage. Dans cette perspective, il sera nécessaire de garantir leur salubrité et leur sécurité, avec des toilettes fonctionnelles, un approvisionnement correct en eau, la résorption des besoins en supports, infrastructures, personnels enseignants et de soutien», souligne le document.
Dans le chapitre des recommandations, il est également conseillé «d’accorder plus de place et de responsabilité aux jeunes et aux communautés». Il s’agira, selon les membres de cet observatoire, «d’impliquer davantage les jeunes et les communautés dans la formulation, la mise en œuvre et le suivi des politiques éducatives, à travers leurs organisations (gouvernement scolaire, comité de gestion d’école, etc.)». Autre recommandation formulée, c’est de «revaloriser l’offre publique d’éducation et assurer la régulation de l’offre privée». Sur ce point, il est attendu des nouvelles autorités qu’elles rendent «l’éducation publique plus attrayante, plus accessible, plus performante et moins coûteuse, avec des infrastructures durables et des équipements performants».
Selon les membres de cette organisation de la Société civile, «l’on devra aussi veiller à ce que l’offre privée soit cartographiée et respectueuse des textes législatifs et réglementaires». La Cosydep souhaite aussi que les ressources soient optimisées. «Il s’agira de promouvoir des modes d’utilisation efficace et efficiente des ressources humaines et financières.
Cela suppose un renforcement de la formation initiale et continue des enseignants, de même que la mise en place de méthodes de déploiement plus rationnelles fondées sur les besoins réels. Des think tanks composés d’enseignants à la retraite devraient être promus et valorisés. Concernant les ressources financières, il conviendra de promouvoir le financement endogène conformément au principe de souveraineté et d’en garantir une répartition équitable qui donne plus de ressources aux sous-secteurs longtemps sous-dotés que sont les daaras, le non-formel et la petite-enfance», a soutenu l’observatoire dans son document destiné aux nouvelles autorités du pays.