Le premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement de Amadou Gon Coulibaly s’est tenu ce mercredi 11 janvier dans l’après-midi. Un nouveau gouvernement réduit de sept ministres et rajeuni, mais qui ne bénéficiera pas d’état de grâce.
Nommé un gouvernement à midi et tenir un Conseil des ministres à 16 h, même s’il n’y a pas eu de chamboulement massif dans cette équipe rajeunie et resserrée, témoigne qu’il n’y a pas de temps à perdre pour Amadou Gon Coulibaly et son équipe.
Amadou Gon Coulibaly qui, après avoir rendu en Conseil des ministres hommage et aux Président et vice-président de la troisième République ivoirienne, a rappelé le cap fixé pour son équipe : «La promotion de la bonne gouvernance et d’une justice qui rassure nos compatriotes, ainsi que les investisseurs nationaux et internationaux, l’intensification de nos actions pour assurer une meilleure distribution des fruits de la croissance. Au plan sécuritaire, la poursuite et l’intensification des efforts de modernisation, de professionnalisation et d’équipement de nos Forces de défense et de sécurité pour continuer de garantir la sécurité des biens et des personnes.»
Redistribution de la richesse et amélioration de la gouvernance bien sûr, mais dans l’immédiat le ministre de la Fonction publique, Pascal Abinan Kouakou, et surtout celui en charge de la Défense, Alain Richard Donwahi, vont devoir aller au feu dès aujourd’hui pour calmer les revendications des fonctionnaires en grève et des militaires en colère.
«Dépasser les effets de la crise»
Pour Albert Mabri Toikeusse, «il est évident que des urgences se présentent à ce gouvernement, que le temps ne lui permet pas d’examiner les questions». Ce dernier était ministre des Affaires étrangères jusqu’en novembre 2016, avant d’être limogé. Suite à un désaccord avec la majorité sur la répartition des candidatures aux dernières Législatives, son parti, l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (Udpci), avait quitté la majorité et lui-même avait été débarqué. «Il faut apporter des réponses aux attentes, que ce soit les questions militaires, les questions sociales avec la grève en cours ou d’autres questions importantes qui relèvent de la vie nationale.»
De son côté, le Front populaire ivoirien (Fpi, opposition) n’attend pas grand-chose du nouveau gouvernement. «On est dans une IIIe République qui n’a pas soldé le malaise de la crise dite postélectorale, regrette sa secrétaire générale et porte-parole, Agnès Monnet. Ce gouvernement ne permet pas l’ouverture espérée. Quand on prend au niveau des partis, la majorité c’est le Rdr (le Rassemblement des républicains de Alassane Ouattara). Notre volonté, c’est que nous puissions dépasser les effets de la crise postélectorale. Cela va prendre combien d’années ? Les prisonniers sont toujours là. Pour que la Côte d’Ivoire aille de l’avant, il faut une vraie réconciliation, un vrai dialogue politique.»
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