Mécontents d’être privés de cours, les élèves de plusieurs établissements d’Abidjan ont manifesté ce lundi, parfois dans la violence.

Le front social ne faiblit pas en Côte d’Ivoire. Après une semaine rythmée par un mouvement de contestation dans l’Armée, c’est au tour des élèves d’Abidjan de se faire entendre.
Lundi 16 janvier, les élèves de plusieurs écoles de la capitale économique sont sortis dans la rue pour réclamer la reprise des cours et dénoncer l’indifférence des autorités face à la grève des fonctionnaires.
Mécontents d’être privés de cours, les élèves de plusieurs établissements d’Abidjan ont manifesté ce lundi, parfois dans la violence.
Les écoliers ont bloqué plusieurs ronds-points et avenues de la ville avant d’être dispersés par la police qui a fait usage de gaz lacrymogènes, selon des témoins contactés par Jeune Afrique. Cette situation a provoqué la panique dans certains établissements scolaires privés qui ont demandé aux parents d’élèves de venir chercher leurs enfants.

Des heurts dans d’autres villes du pays
Le lycée international Jean Mermoz a lui été attaqué à coups de pierres et fumigènes. La police est intervenue. «Des hommes jeunes et violents ont pénétré dans l’école. Il y a eu des affrontements avec des vigiles, le personnel et la police», relate une source diplomatique française. «Les élèves ont été confinés dans leurs classes avant que la police ne reprenne le contrôle. Un vigile aurait été blessé, un assaillant arrêté.»
Des mouvements similaires auraient été signalés dans plusieurs autres villes du pays comme Daloa, Toumodi, Aboissoi ou encore Bouaké.
Les fonctionnaires, notamment ceux de l’éducation, ont entamé un mouvement de grève le lundi 9 janvier. Parmi les principales revendications des grévistes, la contestation de la réforme des retraites décidée en 2012, mais dont les premiers effets se sont véritablement fait sentir en 2016 avec la mise à la retraite des fonctionnaires concernés par la loi.
Cette réforme fait passer l’âge de la retraite de 55 à 60 ans, voire 65 ans pour les grades les plus élevés. Les cotisations augmentent de 6 à 8,33% du salaire, alors que dans le même temps, les pensions ont été réduites de 30 à 50%, selon les catégories de l’Administration publique.
Selon les chiffres officiels, celle-ci emploie quelque 200 mille fonctionnaires en Côte d’Ivoire.