Deux journalistes ivoiriens ont été relâchés par le Tribunal d’Abidjan après avoir passé 24 heures en garde à vue pour «divulgation de fausses nouvelles». Dan Opeli, directeur de publication du Quotidien d’Abidjan (opposition) et Yves Kuyo, journaliste, sont toutefois convoqués devant le Tribunal de première instance d’Abidjan le 20 octobre, ont-ils déclaré à l‘Afp. Pour clarifier les choses et expliquer sa position, le procureur de la République a tenu une conférence de presse ce mardi après-midi à Abidjan.
Déjà en février dernier, 6 journalistes ou directeurs de publication avaient été interpellés et entendus par la justice ivoirienne pour divulgation de fausses informations au moment des mutineries. Cette fois-ci, les deux confrères du Quotidien d’Abidjan ont été placés en garde à vue lundi 31 juillet pour le même motif à propos cette fois d’un gel supposé des comptes du président de l’Assemblée nationale et d’une enquête diligentée à l’encontre de Guillaume Soro par le procureur de la République.
Le procureur de la République, Richard Adou, a tenu une conférence de presse ce mardi après-midi 1er août au cours de laquelle, face à des journalistes assez agacés par ses interpellations récurrentes, le magistrat a tenu un discours clair et ferme : ces informations sont «fausses et mensongères», a-t-il affirmé devant les micros. «J’appelle les journalistes à exercer leur métier avec responsabilité en vérifiant les faits», a-t-il martelé.
Message entendu par l’ensemble des journalistes présents qui admettent que même au sein de leur corporation, il peut y avoir des erreurs commises, mais certains s’étonnaient à haute voix que des journalistes soient privés de leur liberté pour ce genre de délit tandis que dans des affaires sulfureuses de caches d’armes par exemple d’autres citoyens ivoiriens comparaissent libres devant une brigade de gendarmerie.
rfi.fr