Simone Gbagbo n’est plus poursuivie par la justice internationale : le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale contre l’ex-Première dame ivoirienne, accusée de crimes contre l’humanité lors de la crise de 2010-2011, a été levé.

La Cpi a décidé de l’abandon des poursuites contre l’ex-Première dame de Côte d’Ivoi­re. «La Chambre considère qu’il est approprié de décider que le mandat d’arrêt contre Simone Gbagbo cesse d’être effectif», écrit la Cpi, répondant à une demande du procureur, dans une décision de 7 pages, datée du 19 juillet et rendue publique jeudi soir.
«Bonne nouvelle pour Mme Simone Gbagbo (…) Elle pourra désormais librement voyager à travers le monde entier», a réagi son avocat Ange Ro­drigue Dadjé, dans une déclaration transmise à l’Afp. «Cette levée du mandat vient boucler définitivement les poursuites dont faisaient l’objet les Gbagbo devant la Cpi», a-t-il ajouté.
Simone Gbagbo était réclamée depuis 2012 par la Cpi pour quatre chefs de crimes contre l’humanité, à savoir meurtre, viol, autres actes inhumains et persécution, commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011.
Cette crise, née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la Présidentielle de 2010 face à Alassane Ouattara, avait fait plus de 3 000 morts.
En mars dernier, la Cpi avait définitivement acquitté Lau­rent Gbagbo, également poursuivi pour crimes contre l’humanité et il avait pu faire son retour en Côte d’Ivoire le 17 juin, après dix ans d’absence.
Contrairement à son époux, Simone Gbagbo n’avait jamais été livrée à la Cpi. Abidjan a toujours estimé être en mesure de la poursuivre pour les mêmes crimes que ceux lui étant reprochés par la Cour. Elle avait été condamnée en mars 2015 à 20 ans de prison à Abidjan pour atteinte à la sûreté de l’Etat.
Insuffisant aux yeux de la justice internationale qui estimait que la Côte d’Ivoire «ne prenait pas de mesures tangibles» pour juger Mme Gbagbo pour les mêmes crimes que ceux allégués par la Cpi.
Elle avait finalement été libérée le 8 août 2018, après sept ans de détention, à la suite d’une amnistie décrétée par le Président Alassane Ouattara afin de favoriser la réconciliation nationale.
Le Point