L’entraîneur de l’Equipe nationale du Sénégal masculine de basket des moins de 18 ans, Parfait Adjivon, a dénoncé, mercredi à Dakar, les mesures de restriction de la Fiba-Monde qui empêchent les binationaux de défendre leurs pays d’origine.

«Il y a une certaine injustice par rapport aux binationaux. Des enfants qui sont de père et de mère sénégalais et qui ne peuvent pas venir défendre les couleurs de leur pays et on les prend pour des naturalisés», a-t-il regretté.

Adjivon s’exprimait lors de la cérémonie de remise du drapeau national par la ministre de la Jeunesse, des sports et de la sulture, Khady Diène Gaye, à l’Equi­pe nationale du Sénégal de basket des moins de 18 ans, en partance pour l’Afrobasket masculin de la catégorie à Pretoria en Afrique du Sud (2-14 septembre).

Le règlement de la Fiba dit qu’un joueur binational doit disposer du passeport de son pays d’origine avant d’avoir l’âge de 16 ans pour être éligible au même titre que les nationaux.

«Je demande aux fédérations africaines de se battre pour qu’on supprime ce règlement. Le football l’a réussi et nous espérons que le basket fera tout pour que cette disposition disparaisse», a-t-il dit.

Pour Parfait Adjivon, le Sénégal a «un bon potentiel de joueurs à l’extérieur, notamment en France et au Canada. C’est injuste qu’ils ne puissent pas participer parce qu’ils n’ont pas eu de passeport de leur pays avant 16 ans».
«La preuve, lors de notre stage de préparation, 120 jeunes ont tapé à la porte de l’Equipe nationale. Il fallait faire une présélection.»

L’Equipe nationale de basket des moins de 18 ans a quitté Dakar hier jeudi pour Pretoria en Afrique du Sud. Le Sénégal est dans la Poule A avec le Mali, la Côte d’Ivoire et le Cameroun.

Au cours de cette cérémonie, le président de la Fédération sénégalaise de basketball (Fsbb), Me Babacar Ndiaye, a demandé à l’Etat d’intervenir davantage dans la formation de la petite catégorie, en vue d’assurer la relève dans cette discipline.

«Nous voulons une intervention beaucoup plus poussée de l’Etat dans la formation de la petite catégorie pour assurer la relève. Si, aujourd’hui, nous avons des joueurs comme Jean-Jacques Boissy, un international sénégalais en vue, c’est parce que nous avons pris part à plusieurs éditions de l’Afrobasket», a-t-il dit.

Selon le président de la Fsbb, le Sénégal peut compter sur «un bon potentiel» dans cette catégorie. Il a rappelé que lors de sa participation au Tournoi de pré-qualification à la prochaine Coupe du monde de basket féminin prévue à Berlin en 2026, le Sénégal était présent à Kigali (19-25 août) avec dans ses rangs «deux jeunes joueuses issues des U18 : Néné Ndiaye et Sabou Guèye». D’autres jeunes joueuses «tapent à la porte de l’Equipe nationale», a-t-il assuré. C’est pourquoi il a demandé «une assistance beaucoup plus poussée de l’Etat» pour leur permettre de participer aux compétitions U16 et autres.

La ministre des Sports a promis que son département va travailler avec la Fédération afin de «garantir une formation de qualité et assurer la relève». «J’invite la Fédération à insister sur le travail à la base. La prise en charge des jeunes constitue une priorité de notre programme de développement du sport», a-t-elle rappelé.
Avec aps