Coup d’État militaire à Bissau : Embaló déposé à Dakar

Après sa perte de pouvoir à la suite d’un drôle de coup d’Etat, le Président Embaló a été ramené hier à Dakar. La Cedeao a tenu un Sommet extraordinaire pour demander le rétablissement de l’ordre constitutionnel à Bissau.
Par Justin GOMIS – Le coup d’Etat est consommé à Bissau après la prestation de serment du putschiste, qui a promis un an de Transition. Surtout que le Président renversé a passé la nuit d’hier à Dakar, après avoir été sorti de son pays grâce aux efforts diplomatiques du Sénégal. «Depuis le début de la crise, les autorités sénégalaises, sous la conduite personnelle du chef de l’Etat, sont en communication directe avec l’ensemble des acteurs bissau-guinéens concernés. Ces échanges ont notamment porté sur la libération du Président Embaló et de certains de ses compagnons, de tous les autres acteurs politiques arrêtés, ainsi que la réouverture des frontières pour faciliter l’exfiltration et le rapatriement, y compris des membres des différentes missions d’observation électorales», explique le Ministère de l’intégration africaine et des affaires étrangères (Miaae). Et M. Embaló est arrivé dans la capitale sénégalaise avec ses proches collaborateurs, sain et sauf. «Un aéronef a été affrété par le gouvernement pour se rendre à Bissau, afin de contribuer à cette opération de rapatriement. Cela a permis l’arrivée au Sénégal, sain et sauf, du Président Umaro Sissoco Embaló», annonce le gouvernement sénégalais.
Le renversement du pouvoir de M. Embaló a provoqué hier l’organisation en urgence d’un Sommet extraordinaire de la Cedeao en mode virtuel. «Cette session a adopté, entre autres mesures, la condamnation ferme de la tentative de prise du pouvoir par la force, l’appel au rétablissement de l’ordre constitutionnel, ainsi que la libération sans délai du Président Umaro Sissoco Embaló et de l’ensemble des personnes détenues», note le Miaae. Après le putsch, les dirigeants de la sous-région ont «également décidé la mise en place d’un comité de médiation restreint». Et le Sénégal en fait partie. Ses dirigeants se rendront «prochainement à Bissau afin d’assurer le suivi de la mise en œuvre de ces mesures». Lors de de sa prise de parole durant ce sommet, le Président Faye «a insisté sur le caractère absolument essentiel du respect de l’ordre constitutionnel, de la protection des populations, ainsi que de la conduite de tout processus électoral dans un climat apaisé, sécurisé et conforme aux mécanismes régionaux établis».
Face à cette situation, le gouvernement «réaffirme sa disponibilité à œuvrer, aux côtés de la Cedeao, de l’Union africaine et de tous les partenaires concernés, en vue de soutenir le dialogue, la stabilité et la restauration rapide de l’ordre constitutionnel et de la légitimité démocratique dans ce pays frère».
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