Voilà une institution totalement réhabilitée matériellement, financièrement et moralement par le Président Macky Sall, dans sa philosophie d’une gouvernance transparente, donc soumise aux règles de reddition des comptes et non aux appels de règlement de comptes. On se souvient en effet des anciens locaux en état de délabrement avancé, du siège de cette cour qu’aucun magistrat ne souhaitait servir, tant les conditions d’exercice de ses missions étaient déplorables. Le Président Macky Sall en tant que chef de la magistrature suprême, a satisfait tous les besoins de cette importante structure dont les rapports constituent une source de recommandations pour améliorer les techniques de gestion administratives.
Dans son rapport qui soulève tant de vagues de fausses ou malencontreuses interprétations dans le pays, la Cour des comptes semble avoir livré des informations mal encadrées parce que mal contextualisées, au point de jeter maladroitement un pont entre comptes et mécomptes. Dans les années 1994-1996, en pleine période de privatisation des entreprises publiques à vocation comme la Sicap, du fait, en partie, de rapports mal contextualisés de la Cour des comptes qui semblait verser dans les orientations de la Banque mondiale et du Fmi, l’ingénieur architecte feu Assane Diagne -nommé administrateur délégué puis confirmé Directeur général de la Sicap par le Président Abdou Diouf- avait attiré l’attention des auditeurs de la Cour des comptes, et démontré qu’ils n’étaient point plus patriotes que les autres cadres administrateurs ou ordonnateurs de fonds publics des sociétés à vocation sociale.
Car, la Cour des comptes s’était plantée à l’époque dans la lecture des écritures comptables au caractère un peu abrupt de son rapport en question. Il est important de rappeler le contexte de panique généralisée enregistrée par l’explosion de la pandémie du Covid-19, qui a surpris le monde entier dans tous ses compartiments avec le spectre d’hécatombe, avec les nombreux morts, le confinement généralisé, le plombage des systèmes de transports maritimes, des containers vraquiers, et incubant du coup des réflexes de conservation et de stockage pour assurer la sécurité alimentaire de chaque Etat pris séparément et sur de longues durées. La création du Fonds souverain de riposte au Covid-19 est né dans ce contexte de survie de la Nation, avec des missions d’exécution opérationnelle immédiate pour répondre aux urgences de disponibilité des médicaments et des lieux de soins (hôpitaux et même auberges et hôtels) pour parer aux déficits d’infrastructures d’accueil d’ex-nombreux malades), et des denrées de première nécessité face à la rétention.
La vocation de ce fonds spécial dédié à la résilience sociale et économique face au Covid-19, n’était pas de faire des bénéfices, mais de parer au plus pressé : convoyer des bateaux chargés de milliers de tonnes de riz et d’autres denrées de première nécessité en appoint à l’achat des produits de grande consommation disponibles dans le marché national, avec toutes les charges de manutention pour les débarquements, le stockage, le transport et l’acheminement dans les coins, recoins et zones d’accès difficiles du pays. A cet effort de guerre, l’important concours même de la logistique du secteur privé et des forces armées dut être mobilisé. Les entreprises nationales appuyées pour sauver des milliers d’emplois sans compter les centaines de milliers décaissements cash pour soutenir les familles vulnérables, ainsi que les factures d’électricité pour les faibles consommateurs des compteurs woyofal. En période de guerre, la devise étant de combattre ensemble ou périr ensemble, l’orthodoxie comptable pourrait s’avérer plus meurtrière que l’ennemi.
L’autre règle à intégrer dans le dispositif moral, est qu’il ne faut jamais tirer sur un bienfaiteur. Ceci dit, pour éviter imprudemment de tomber dans le délit d’outrage à un magistrat dans l’exercice de sa fonction, importe-t-il de préciser que s’il n’y avait pas le Programme de résilience économique et sociale -Pres-, il y aurait plus de morts de Covid-19, de faim et de stress liés au chômage comme en Europe, ainsi que d’entreprises fermées, de familles disloquées à jamais. C’est là tout le mérite du gouvernement du Président Macky Sall d’avoir, au risque de heurter l’orthodoxie et la bureaucratie administrative et financière, mis l’urgence au centre des décaissements pour sauver le Peuple sénégalais du péril Covid. Cela n’a pas de prix. Les fautes de gestion sont quantité négligeable au regard du succès global du Pres et de la task force Covid-19 dirigée par un général des armées aux qualités morales et professionnelles irréprochables.
Sur 1000 milliards F Cfa mobilisés, 993,5 milliards seraient considérés comme utilisés régulièrement par la Cour des comptes, soit 99,34% du montant global, et 6,5 milliards soit 0,65% du montant global nécessitant l’ouverture d’une information judiciaire pour faute de gestion. Le gouvernement de la République, par l’agent judiciaire de l’Etat, répondra devant les juridictions compétentes, la tête haute, pour les succès socio-économiques irréfutables engrangés, malgré certains manquements humains rencontrés pour parer au plus pressé. Mais évitons tout de même de confondre les serviettes propres du pouvoir et les torchons brûlants d’une opposition qui a manqué de faire preuve d’esprit de solidarité du début à la fin de la guerre contre le Covid-19, bien que le comité Force Covid-19 leur fût ouvert, ainsi qu’aux démembrements de la Société civile.
Merci aux vérificateurs d’une situation exceptionnelle qui appelait des mesures exceptionnelles de la part de l’Exécutif contraint par les urgences avec certes des manquements imputables à toute œuvre humaine perfectible, à partir de cette malheureuse expérience que personne ne souhaite revivre !
Papa Mody SOW
Journaliste consultant