Couverture maladie universelle : L’Anacmu doit plus de 7 milliards aux hôpitaux

L’Agence nationale de la couverture maladie universelle a payé plus de 85,7 milliards Cfa depuis 2015. Malgré cela, elle doit payer 7, 534 milliards Cfa aux structures de santé. Par Malick GAYE
– 7, 534 milliards de francs Cfa, c’est le montant que l’Agence nationale de la couverture maladie universelle (Anacmu) doit aux structures de santé. L’ardoise était estimée à 11, 636 milliards de francs Cfa le 30 avril dernier, dont les 4, 102 milliards ont déjà été payés.
Ainsi, 85, 7 milliards Cfa ont été payés aux structures de santé au titre de la dette issue des initiatives de gratuité de 2015, année de création de l’Anacmu, à 2023.
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Ces chiffres ont été partagés hier, lors de la rencontre de négociation avec les établissements publics de santé sur la convention d’achat de soins. Cette dernière a enregistré la présence de plusieurs directeurs d’hôpital, du directeur des Etablissements publics de santé (Eps), Dr Ousmane Dia, mais également les partenaires au développement. Elle fait suite à deux autres rencontres au cours desquelles il a été question de l’intelligence de la convention et de ses 25 articles qui traitent, entre autres, des initiatives de gratuité dont l’application pose problème par endroits.
Le Directeur général de la Cmu est d’avis que le non-paiement des factures ne va pas aider à la bonne prise en charge des malades bénéficiaires. «Cette rencontre pour discuter et négocier les termes de cette coopération, est nécessaire. Le gouvernement a fixé un objectif de couverture universelle à l’horizon 2030. Et il s’agit d’un objectif commun. Il est autant celui de l’Agence de la Cmu que celui des établissements publics de santé. Il nous faut l’atteindre à tout prix, sans toutefois qu’aucune des parties ne soit lésée. Les Eps doivent être remboursés à temps, aussi bien par l’Agence en ce qui concerne l’assistance médicale que par les organisations mutualistes pour ce qui est relatif à l’assurance maladie. Les postes, les centres, les hôpitaux, les structures privées, les pharmacies, tous doivent pouvoir recouvrer leurs créances dans des délais raisonnables, sans tracasseries», a plaidé Dr Bocar Mamadou Daff. A cet effet, il a tenu à rassurer les créanciers.
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«L’Agence de la Cmu sera, dans un avenir proche, le principal acheteur de soins du système public de santé. L’essentiel du chiffre d’affaires des structures publiques proviendra de l’Anacmu. C’est ce qui se passe aujourd’hui dans les pays occidentaux, mais aussi au Rwanda, au Ghana, en Thaïlande, etc. Dans cette hypothèse, si les paiements ne sont pas faits à temps, très rapidement, il n’y aura plus de Cmu, car le volet offre ne tiendra pas», a-t-il précisé.
mgaye@lequotidien.sn