Dans la couverture médiatique d’une élection, il y a 5 phases : la précampagne, la campagne électorale, la fin de la campagne, le jour des élections et la proclamation. La précision est de Matar Sall, directeur de Cabinet du président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), qui participait hier à un atelier d’information et de sensibilisation des jeunes reporters en direction des élections législatives du 31 juillet.
Cette rencontre, organisée par le Crna en partenariat avec la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Crjs) et l’Organisation internationale de la francophonie, avait pour but d’outiller les journalistes sur la manière de travailler en période électorale.
«Nous avons besoin d’une presse dynamique. Les gens se pressent et veulent vendre. On nous apprenait à l’école que le titre doit d’être incitatif et informatif mais aujourd’hui, le titre est traumatisant», a déclaré Babacar Diagne, président du Cnra. Pour le scrutin à venir, la précampagne est ouverte à partir de 10 juin et ce, jusqu’au 10 juillet. Durant cette période, la loi interdit des messages de propagande comme le soutien à un candidat.
«Les médias peuvent toujours couvrir l’actualité politique, mais ils doivent éviter de faire de la propagande», a précisé M. Sall. Mais au cours de la campagne électorale qui se fera du 10 au 29 juillet, le journaliste doit éviter de publier ou diffuser des messages haineux ou des propos qui mettent en péril la stabilité du pays. «C’est la presse qui permet d’avoir des élections transparentes. Point de démocratie si la presse ne fait pas bien son travail. S’il y a une mauvaise couverture médiatique des élections, cela peut entraîner une situation de chaos, des situations qui pourraient amener de l’insécurité», a souligné Matar Sall dont la structure a distribué un bréviaire aux reporters.
«Le bréviaire nous rappelle deux ressources fondamentales : être à équidistance des acteurs, faire preuve d’équité dans le traitement réservé aux différents candidats. En ce contexte chargé de tensions, nous devons toujours faire preuve de prudence, essayer à tout prix de décrire les faits de manière véridique et produire des contenus capables de reproduire de manière précise les faits», a invité Ibrahima Baldé, président de la Cjrs.
Ce dernier a pointé l’un des maux qui gangrènent la presse sénégalaise. «Notre métier est envahi de partout.
C’est un épouvantable désordre. Nous devons nous regarder nous-mêmes, au fond des yeux, pour dire «les gars, ça suffit». Il y a trop de dérives dans notre milieu», a déploré M. Baldé. Des manquements qui font dire à Babacar Diagne que «la presse est en crise dans le monde et davantage dans notre pays».