COVID-19 Accès aux vaccins : Le Sénégal active ses voies diplomatiques

En dehors du mécanisme Covax, le Sénégal a exploré les pistes diplomatiques pour pouvoir acquérir des doses de vaccin afin de protéger sa population cible, grâce à l’implication du chef de l’Etat. Selon Me Aïssata Tall Sall, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, les discussions sont en train de porter leurs fruits.
«Le Sénégal aura son vaccin dans les prochains jours.» C’est une assurance du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur qui s’exprimait hier à la fin d’une visite des nouveaux locaux du bureau de l’Etat civil de la Direction des affaires juridiques et consulaires (Dajc) de son département. Me Aïssata Tall Sall salue l’implication du chef de l’Etat qui s’est impliqué pour trouver un fournisseur pour offrir au Sénégal des vaccins. «Le président de la République avait pris les devants pour discuter autour de la Stratégie nationale sur le vaccin. Et aujourd’hui, ces discussions sont en train d’aboutir», s’est-elle réjouie.
Depuis le début de la course au vaccin, le Sénégal a activé ses réseaux diplomatiques pour pouvoir acquérir ses doses. «Diplomatiquement, tout ce qui devrait être fait l’a été. Et dans les prochains jours, le Sénégal aura son vaccin et les populations cibles pourront être vaccinées», explique Me Aïssata Tall Sall, qui était accompagnée au cours de cette visite de Moïse Sarr, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, des membres de son Cabinet et des officiels. Elle détaille les contours de mise en place de la Stratégie nationale de vaccination. «Pour le vaccin, le président de la République a tenu une réunion gouvernementale extrêmement importante autour de ce qu’il a appelé la Stratégie nationale de vaccination», a fait savoir le ministre des Affaires étrangères. A l’en croire, «au mois de novembre déjà, au moment où on pensait que le Covid-19 était en dépression ou vraiment elle était sur une courbe descendante, le président de la République, lors d’un forum tenu à Paris, avait lancé un appel au nom de toute l’Afrique pour dire qu’elle doit disposer de ce vaccin, accessible, disponible, mais surtout moins cher». Selon toujours le ministre des Affaires étrangères, «depuis novembre, cet appel a été lancé par le président de la République. A l’époque, il craignait que les grandes puissances puissent accaparer le vaccin et nous autres soyons laissés en rade. Eh bien, c’est exactement ce qui arrive de nos jours».
En attendant, la cheffe de la diplomatie ne veut pas donner davantage de détails pour laisser le soin à Abdoulaye Diouf Sarr, ministre la Santé et de l’action sociale, «de parler de l’arrivée des premières doses de vaccin».
Il faut noter que le Sénégal devrait recevoir 1,3 million de doses d’Astra Zeneca grâce à l’initiative Covax, qui compte 190 pays dont 92 à revenu fiable, d’ici le début de mars. La semaine dernière, l’Organisation mondiale de la santé a annoncé qu’au moins 1,3 milliard de doses financées par des donateurs seront fournies à 92 pays remplissant les conditions requises pour participer à l’Amc Covax de Gavi. Elle avait trouvé un accord d’achat anticipé avec Astra Zeneca, portant sur 170 millions de doses et a signé un mémorandum d’accord avec Johnson & Johnson, portant sur 500 millions de doses. En dehors de ce mécanisme de coopération, Dakar avait aussi exploré d’autres pistes pour assurer sa souveraineté vaccinale. Et Pékin lui avait aussi promis 200 mille doses.