Alors que le Sénégal est plain-pied dans la troisième vague du Covid-19, l’économie nationale, notamment le secteur informel, risque de subir les effets de cette nouvelle crise. Alla Dieng, Secrétaire général de l’Union des forces citoyennes et coordonnateur de l’Unacois Yessal, préconise un financement soutenu de ce pan essentiel de l’économie pour sauver les emplois.Par Justin GOMIS

– Depuis la survenue du Covid-19 dans le pays en mars 2020, l’économie nationale est fortement touchée. Avec la troisième vague, le pire est à craindre, selon l’opérateur économique Alla Dieng. «On parle de la 3e vague alors qu’on n’a pas évalué les première et deuxième vagues. Pendant la première vague, l’Etat avait décidé de mettre en place le programme de relance économique. Quand on a été invité à Diamniadio, j’ai pris la parole devant le Président Macky Sall, pour faire le cheminement. J’ai dit : «M. le Président vous allez mettre à la disposition de l’économie, 1000 milliards de francs. Et dans cette somme, il y a 200 milliards destinés pour la relance économique. Je lui ai demandé de tout faire pour que cet argent ne soit pas happé par les grandes entreprises, parce que l’économie est informelle. Elle est constituée des Pme, Pmi représentant 97% de l’économie nationale sans parler des emplois.».» Il enchaîne : «Malheureusement mes craintes ont été prouvées, car ce sont les grandes entreprises qui ont happé cette manne financière. Cela a entraîné des répercussions négatives qui sont ressenties aujourd’hui. L’écono­mie souffre, les hommes d’affaires souffrent, les commerçants souffrent, les Sénégalais souffrent. Si on nous parle d’une troisième vague, c’est l’économie qui sera à terre.»
Que faire pour faire face à une nouvelle secousse alors que les deux premières n’ont pas été amorties ? D’après lui, l’Etat a obligation de tenir compte de la loi des finances, qui se prépare pour 2022, afin d’accompagner l’économie informelle. «Sinon c’est la catastrophe, des pertes d’emplois, des usines fermées», ajoute-t-il. A en croire le coordonnateur de l’Unacois Yessal, «l’Etat a les moyens puisqu’il a la coopération internationale, la coopération bilatérale». Mieux, informe Alla Dieng, «le budget de cette année efface tous les autres budgets qui ont précédé». Et c’est dans ce sens qu’il demande aux autorités «de regarder la situation catastrophique de l’informel et d’apporter des solutions». «A défaut, je vais me porter porte-parole de toute l’économie informelle du Sénégal, y compris l’Unacois Yessal», dit-il en rappelant que ceux qui sont dans le secteur informel s’activent dans l’agriculture, la pêche, l’élevage.
Alors que selon les statistiques de l’Ansd publiées 2017, «seuls 3% de l’économie sont possédés par les grandes entreprises». Or elles ne sont pas pourvoyeurs d’emplois comme les acteurs du secteur informel. «Tous les fonctionnaires sénégalais réunis ne dépassent pas 127 mille fonctionnaires. Les salariés ne font pas 550 mille, tous réunis, ils ne font pas plus de 650 mille salariés alors que plus de 3 millions sont dans le secteur informel», détaille-t-il. Que faire pour sauver l’économie ? «Il faut accompagner le secteur informel. Et l’Unacois compte participer à la relance de l’économie, mais à condition que les autorités du pays nous orientent», poursuit M. Diop.

Alla Dieng sur les élections territoriales : «C’est aux femmes et aux jeunes de
Sagata de dire si je dois être leur candidat»

Le leader de l’Union des forces citoyennes (l’Ufc) pourrait être un potentiel candidat aux prochaines élections territoriales. Mais, sa candidature reste suspendue à la volonté des femmes et les jeunes de Sagata. «Rien ne m’empêche de déclarer ma candidature même si je vote à Dakar. Ce sont deux combats : un combat des jeunes et des femmes de Sagata et un combat personnel. Je ne déclare pas ma candidature, c’est aux femmes et aux jeunes de Sagata de dire si je dois être leur candidat. Je les écoute», a déclaré ce samedi Alla Dieng au cours d’un point de presse tenu à la place de la cérémonie qui devait avoir lieu au Grand Théâtre et qui devait accueillir plus de 1800 personnes, mais qui a été suspendue à cause de la recrudescence du Covid-19 après 1000 cas enregistrés en 72 h. Le coordonnateur de l’Unacois Yessal ne se fixe pas de limite. «Mon ambition pour le Sénégal dépasse la localité de Sagata», indique-t-il en affichant sa volonté de faire partie de ceux qui développent le Sénégal. Le leader de l’Union des forces citoyennes (Ufc) décline ainsi ses ambitions pour développer le pays. «Le socle de l’Ufc, c’est la foi, le développement, les activités économiques, les investissements, la création d’emploi, la formation», dit-il.
L’Assemblée générale ordinaire tenue «sous le thème, une citoyenneté active, socle d’une émergence effective», avant la rencontre, a permis de renouveler le bureau de l’Ufc. Sa confiance renouvelée, Alla Dieng aura encore la charge de diriger le mouvement citoyen pendant cinq autres années.
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