Après plusieurs semaines de reflux incontestable, la courbe des contaminations commence à remonter. Cette situation nécessite l’accélération de la vaccination contre le Covid-19.Par Ousmane SOW

– Très lentement, la courbe des contaminations repart vers le haut. En plus de deux décès, il a été recensé hier, 27 cas positifs au Covid-19 sur un échantillon de 1798 tests. Soit un taux de positivité de 1, 5 %. En détails, d’un contact et 26 issus de la transmission communautaire. Ces derniers ont été recensés dans les régions de Dakar (24) et Thiès. Depuis quelques jours, la situation se tend, alors que le nombre de personnes encore sous traitement était descendu presqu’à zéro. Est-ce lié à l’apparition du variant Omicron ? «Depuis quelques semaines, dans le monde, l’augmentation des cas est essentiellement liée au variant Omicron. Au Sénégal, nous avons enregistré quelques cas causés par ce variant, mais nous n’avons pas la certitude de son ampleur dans le pays», s’est montré très prudent Dr El Hadj Mamadou Ndiaye, directeur de la Prévention au ministère de la Santé et de l’action sociale. Qu’est-ce qui expliquerait cette subite montée des cas positifs, après plusieurs semaines de reflux continu ? «Malheureu­sement, quand les cas augmentent dans ces pays, nous en subissons les conséquences à cause des voyageurs, surtout en cette période où beaucoup de touristes entrent au Sénégal. Certains Sénégalais installés en Europe, reviennent aussi pour des vacances. Il ne faut pas écarter le climat aussi, parce que la deuxième vague est survenue au Sénégal l’année dernière en décembre, c’est-à-dire pendant la période de fraîcheur», explique Dr Ndiaye.

Stockage des doses de vaccins
Aujourd’hui, le pari reste la vaccination de masse. Même s’il y a de réelles avancées comparé à la plupart des pays africains, le Sénégal est encore loin du compte. Il y a quelques jours, plus 400 mille doses ont été perdues. Hier, le Sénégal a reçu 270 réfrigérateurs pour stocker ses vaccins contre le Covid-19. Cet équipement essentiel de la chaîne du froid, a été offert par le Japon et l’Unicef. Les réfrigérateurs sont arrivés à point nommé, au moment où des lots de vaccins continuent d’arriver et que le pays intensifie ses efforts de vaccination. «Le gouvernement du Japon continue de soutenir le Sénégal dans sa réponse à la pandémie du Covid-19. Pour assurer un accès équitable aux vaccins, le Japon a annoncé lors du Sommet de la nutrition 2021, qui s’est tenu les 7 et 8 décembre au Japon, son engagement à fournir environ 10 millions de doses de vaccins aux pays africains ayant des besoins urgents en vaccins, en collaboration avec des partenaires et organisations internationales. Le Japon a également pris l’initiative de soutenir la facilité Covax, un mécanisme mondial d’approvisionnement en vaccins contre le Covid-19 avec un financement total de 1 milliard de dollars», promet Arai Tatsuo, ambassadeur du Japon au Sénégal. Ce n’est pas tout ! «Le Japon soutient la production locale de vaccins Covid-19 à l’Institut Pasteur de Dakar, via le Comprehensive japan trust fund (Cjtf) de la Société financière internationale (Ifc) au sein du Groupe de la Banque mondiale. C’est l’effort du Japon pour soutenir un accès équitable aux vaccins dans le monde entier, y compris dans les pays en développement, pour renforcer la capacité d’approvisionnement», enchaîne le diplomate japonais. D’après lui, le soutien du Japon, d’une valeur totale de 890 mille Usd, contribuera à renforcer la chaîne du froid au Sénégal, en assurant une distribution et une livraison sûres des vaccins dans tout le pays. Alors que l‘Unicef continuera à fournir un soutien technique au gouvernement du Sénégal et au personnel des établissements de santé pour utiliser ces équipements, mais aussi pour une conservation optimale des vaccins à mesure que la campagne de vaccination se poursuit, précise l’organisme onusien. «Le renforcement de la chaîne de froid aidera non seulement le Sénégal à poursuivre sa campagne de vaccination contre le Covid-19, mais il aura également un impact durable sur le pays, en améliorant ses capacités de stockage pour la vaccination de routine sur le long terme. Cela, à son tour, contribuera à réduire les maladies évitables par la vaccination et les décès chez les enfants», note Bruno Aholoukpe, chef de la section Survie et développement à l’Unicef au Sénégal.
Aujourd’hui, plus de 14% de la population adulte ont été vaccinés. Bien sûr, ça ne suffit pas. «Malgré des progrès impressionnants dans sa campagne de vaccination, le Sénégal a besoin d’importantes doses de vaccins supplémentaires pour atteindre une plus grande partie de sa population, afin de vaincre le virus. Il a également besoin d’un soutien supplémentaire pour renforcer la chaîne du froid et communiquer avec les communautés pour créer un environnement favorable à la vaccination, construire la confiance envers le vaccin et assurer l‘application de mesures barrières pendant que le déploiement de la vaccination se poursuit. Ceci est d’une importance cruciale car, comme le nombre de cas de Covid-19 a diminué, la demande de vaccination a également diminué. Les messages accrus sur l’importance de la vaccination sont nécessaires pour inverser cette tendance», ajoute M. Aholoukpe.
Depuis le début de la pandémie, le Sénégal a officiellement déclaré 77 mille 223 cas positifs, dont 72 mille 246 guéris, 1890 décès et 86 patients encore sous traitement. Depuis le début de la campagne vaccinale en février, 1 million 344 mille 156 personnes ont au moins reçu une dose de vaccin, d’après des données du ministère de la Santé et de l’action sociale.
Stagiaire