Comédien de théâtre et acteur de cinéma, Ibrahima Mbaye Thié a choisi de rendre hommage au corps médical sénégalais dans ses efforts pour stopper le virus. Dans un court métrage de moins de 5 minutes, au casting relevé, le comédien livre un hommage appuyé au Pr Moussa Seydi et à son équipe.

La lutte contre la pandémie de coronavirus mobilise toutes les forces. Les comédiens du pays s’y sont aussi mis dès l’apparition des premiers cas pour aider à la sensibilisation. Près de 4 mois après, les résultats ne suivent toujours pas et le nombre de cas ne cesse d’augmenter. Une situation qui a poussé le pensionnaire du Théâtre national Daniel Sorano, Ibrahima Mbaye Thié, à s’engager dans la lutte. Comédien de théâtre et acteur de cinéma, Ibrahima Mbaye a décidé de rendre hommage au corps médical, le Pr Moussa Seydi en tête. A travers une mise en abyme, le comédien est resté dans son rôle et utilise les astuces de son art pour partager un message avec le public. «Depuis le début de la pandémie, en tant que Sénégalais, je voyais un pays uni. Et je crois que c’est cette unité qui marque ma source d’inspiration vers un seul objectif qui est de combattre le virus. Toutes les forces réunies autour d’un seul objectif, mais aussi d’un seul personnage, le Pr Moussa Seydi, qui est à la tête du Comité scientifique», explique-t-il. Dans le court métrage qu’il vient de réaliser, Ibrahima Mbaye Thié rejoue une situation de tournage et fait le parallèle avec l’évolution de la pandémie. «Au début, il n’y a pas de texte, on installe le chaos. C’est comme quand, sur un plateau de tournage, l’acteur principal a du mal à sortir ce qu’il a dans le ventre ou à comprendre son personnage. Ce chaos c’est quand cette pandémie a frappé le monde entier et à un moment quelqu’un descend les escaliers, le producteur, pour dire qu’il faut réagir sinon on est tous mort. Et ce personnage-là, pour moi, c’est Macky Sall qui s’adresse au ministre de la Santé qui se trouve être le réalisateur sur le plateau. Et maintenant, il dit à ce dernier d’aller parler à cet acteur dont on attend qu’il réagisse parce que sinon la pandémie va être incontrôlable.» Dans l’intrigue, l’actrice Ro­khaya Niang incarne un personnage tout aussi important, souligne M. Mbaye. «Elle joue l’assistante du réalisateur qui représente cette femme qui travaille aux côtés du Pr Seydi (Ndlr : Dr Khadidiatou Mbaye). Sur un plateau de tournage, tout le monde sait que la mémoire du réalisateur, c’est son assistant et là, on a une assistante. Et quand l’acteur est prêt pour qu’on tourne, c’est elle qui prend la parole pour dire : ‘’Les gars, attention ! Les cas sont là et le corona tue’’.»
Pour les besoins de ce film de sensibilisation et d’hommage financé sur fonds propres, l’acteur-comédien s’est entouré d’une belle brochette de vedettes de la petite lucarne, Babacar Oualy, Rokhaya Niang, entre autres. «J’ai une double casquette. Je me suis dit, je pars de mon environnement qui est le cinéma et qui était approprié aux mesures prescrites pendant cette période de couvre-feu, tourner en studio avec quelques personnes, en respectant les gestes barrières. C’est une façon de dire que même, si on ne peut pas tourner en extérieur, on peut quand même transmettre quelque chose, donner un message. Je voulais aussi marquer ma casquette d’acteur de cinéma», explique M. Mbaye dont le film a déjà été diffusé sur la télévision nationale. Présentement, l’acteur informe qu’il prépare un autre court métrage.
La survenue du Covid-19 a bouleversé de nombreux agendas. «J’étais en plein dans une mise en scène d’une pièce de feu Bouna Médoune Sèye quand la pandémie a frappé et il fallait arrêter toutes les activités. Je me suis inspiré de mon travail, essayer de créer une histoire, continuer de canaliser notre énergie sur cette pandémie», insiste M. Mbaye.

Soutien au secteur de la culture
Les 3 milliards de francs mis à la disposition des acteurs culturels par l’Etat pour les aider à passer le cap de cette période est un geste louable, selon Ibrahima Mbaye. «Il y a pas mal de projets qui ont été interrompus. Et pas mal d’acteurs se sont investis dans cette lutte. D’autres aussi ont été en chômage pendant toute cette période. Je pense que c’est une sorte de reconnaissance, même si tous les secteurs ont été impactés.» Maintenant, le comédien encourage ses collègues à «rester dignes». Dans ce fonds de 3 milliards, le théâtre s’est vu affecter une enveloppe de 182 millions de francs Cfa. «J’espère que nos amis artistes le prennent comme ça et qu’il n’y aura pas de tiraillements. C’est une main tendue et qu’ils essaient de recevoir cette somme dignement et en fassent bon usage», souligne-t-il.