Vaccination : Macky n’attend pas CovaxPris dans le tourbillon de la deuxième vague, le Sénégal retourne à l’Etat d’urgence et au couvre-feu. En attendant, les régions de Thiès et Dakar, qui concentrent 90% des cas positifs au Covid-19, sont concernées par ces mesures prises hier par le Président Sall.
Le virus a ramené le pays ces dernières semaines au bord de l’abîme. Face à la virulence de la deuxième vague, le Président Sall a été contraint de reprendre sa plume pour signer l’Etat d’urgence assorti d’un couvre-feu partiel, fixé de 21h à 5h du matin. En vérité, ces mesures barrières, qui entrent en vigueur dès ce soir, étaient devenues inévitables. Tant la contagion était exponentielle. Et la tension commençait à grimper au plus haut sommet de l’Etat où l’analyse froide des chiffres ne leur a laissé aucun choix pour réactiver le retour de l’Etat d’urgence décidé lors d’une réunion de crise tenue hier au Palais présidentiel. Il faut par contre savoir que la mesure ne concerne que les régions de Thiès et Dakar, qui concentrent «90%» des cas contrôlés positifs au Covid-19. Elles comptent respectivement 2 237 et 13 mille 447 personnes positives. Si 3 396 cas ont été enregistrés en 2 mois, il y a eu aussi 102 décès durant la même période.
Pour l’instant, Macky Sall ne veut pas toucher à l’économie qui est toujours en convalescence. C’est pour cette raison que les secteurs qui la portent vont continuer à fonctionner normalement. En même temps, les écoles et les universités sont épargnées de confinement malgré les risques réels de contamination. Jusqu’à quand ?
Il reste évident qu’il n’a pas atteint le sommet de l’échelle des décisions qui permettraient d’endiguer la courbe des cas positifs. Si la situation actuelle perdure, le chef de l’Etat serait contraint de serrer davantage la vis en tenant compte de l’avis du Comité national de gestion des épidémies (Cnge). Comme hier. Selon Antoine Diome, d’autres mesures pourraient être prises dans les prochaines heures.
Aujourd’hui, le relâchement dans l’observance des gestes barrières a été fatal avec une explosion des cas et surtout des décès liés au Covid-19. Macky Sall espère inverser la courbe de la pandémie comme il l’a insisté dans son discours prononcé hier au milieu de la soirée, en avouant aux Sénégalais que «l’heure est grave». Il a été contraint de revenir à cette situation de privation pour «asseoir la résilience face à cette pandémie» marquée par «la recrudescence des cas communautaires, sévères, graves et des décès» provoquée par le «relâchement général» constaté dans le port correct du masque. Il dit : «Je demande aux populations de se conformer aux dispositions de prévention individuelle et collective en évitant des déplacements non essentiels, même pendant la journée, les rassemblements et autres réunions publiques et privées en observant en permanence des gestes barrières comme le port obligatoire du masque dans les transports et lieux publics, notamment dans les marchés.»
Stratégie vaccinale
Face à l’incertitude dans laquelle nous maintient le coronavirus, Macky Sall a demandé au Cnge de lui soumettre une «Stratégie nationale de vaccination dans les meilleurs délais» pour immuniser les groupes cibles, notamment le personnel médical au front de la lutte. En même temps, M. Sall annonce que le Sénégal poursuit sa collaboration avec l’initiative Covax pour obtenir le vaccin anti-Covid-19 en traçant néanmoins son propre sillon pour protéger ses citoyens. «Cela n’est pas contradictoire», précise-t-il en revanche.
Dans son adresse à la Nation, le Président Sall a insisté sur le renforcement du contrôle sanitaire «au niveau des frontières», «l’amélioration des conditions de travail du personnel médical, le renforcement des infrastructures sanitaires», «d’assurer la fonctionnalité des Centres des épidémies, du Sau et de réanimation». Malgré la tempête, il a soutenu que les ressources humaines, matérielles et financières sont disponibles pour contenir la propagation.