Face à la hausse des cas positifs au Covid-19 à Dakar, l’Etat a décidé des mesures restrictives en fermant les commerces non-essentiels, les plages, des lieux de détente. Teste-t-il la capacité de Dakar à faire face à un éventuel confinement ?

L’idée flotte dans l’air. Hier, le gouverneur de Dakar a annoncé un durcissement des mesures déjà restrictives comme la fermeture des commerces non-essentiels. C’est une expression sortie à l’heure d’annoncer un confinement qui n’est plus à écarter à Dakar, devenue épicentre de la pandémie avec plus de 176 cas déclarés positifs au Covid-19. Craignant une contamination en masse, le gouverneur de Dakar a annoncé «une réorganisation des marchés en vue de la fermeture des commerces non-essentiels et des marchés flottants, à la diligence des préfets en relation avec les maires et autres acteurs concernés». Dans le même sillage, le patron de la région a décidé de renforcer «la présence des forces de sécurité et de défense au niveau des lieux publics, notamment sur les plages et espaces de détente en vue d’une application vigoureuse des mesures d’interdiction de rassemblement». En outre, il va accroître le «renforcement du contrôle des véhicules de transport en commun, en vue du respect des mesures de réaménagement édictées par le ministre en charge des Transports terrestres».
Il est vrai que certaines communes d’arrondissement, à Dakar et à l’intérieur, ont déjà commencé à prendre des décisions de fermeture de marchés. Vu que ces décisions sont parcellaires, les concernés pensent toujours aux moyens de les contourner. A travers ces mesures additives, les pouvoirs publics veulent davantage contraindre les citoyens à rester chez eux, car la progression du Covid-19 est exponentielle à Dakar. Alors que sa progression s’est stabilisée dans certains foyers comme à Touba, premier foyer de contamination à grande échelle du pays, va-t-on vers le confinement ? Si un reflux n’est pas constaté après la distribution des vivres aux populations, ce sera dans l’ordre normal des choses.