La campagne de vaccination doit commencer au Sénégal à la fin de ce mois-ci. Sur un échantillon de 1010 personnes, 43,9% des sondés ne sont pas prêts à se faire vacciner, selon une enquête du Bureau de prospective économique.

La vaccination contre le Covid au Sénégal, dont la campagne doit débuter au mois de mars, divise les uns et les autres. En effet, selon le Bureau de prospective économique (Bpe) du Sénégal, sur un échantillon de 1010 personnes, 43,9% des sondés (-14,7 points de pourcentage depuis décembre) ne sont pas prêts à se faire vacciner si un vaccin contre la Covid-19 est disponible au Sénégal. «Le risque de faire face à d’éventuels effets secondaires» (pour plus de la moitié d’entre-eux), «la rapidité de fabrication des vaccins contre le coronavirus», la non-responsabilité des laboratoires ou le fait qu’ils considèrent que le Covid n’est pas dangereux sont les raisons avancées par ces personnes interrogées via téléphone.
Par contre, 50,2% des sondés (soit +11,9 points de pourcentage depuis décembre 2020) des personnes interrogées ont répondu par l’affirmative, dont 35,1% le feraient au motif de se prémunir définitivement du virus, et 15,1% si c’est une recommandation des autorités sanitaires. Conclusion du Bpe du Sénégal, dirigé par Moubarack Lô, et sous la direction technique de Moussa Diaw, «on note donc une forte amélioration de l’adhésion à la vaccination, entre décembre 2020 et février 2021».
A part le vaccin, les personnes ciblées ont donné leur point de vue sur la meilleure solution pour freiner le Covid. Ainsi, 33,8% des sondés citent en priorité le port du masque, 19,3% privilégient le lavage régulier des mains avec de l’eau et du savon ou du gel hydro-alcoolique, 18,1% optent pour l’arrêt de tous les rassemblements et 15,1% pensent que la vaccination est la meilleure solution pour un mettre un terme au Covid.
En outre, elles se sont prononcées sur les causes de la récente hausse des cas Covid dans le pays. En fait, 65,5% des personnes interrogées parlent de relâchement ou d’indiscipline, 26,8% affirment d’autres raisons dont la volonté divine, le changement de température et la réouverture des frontières. D’après les résultats de l’enquête, seuls 4% (-7,9 points de pourcentage) des personnes de l’échantillon considèrent que la situation est restée la même qu’avant, et ne croient pas à l’existence d’une seconde vague du Covid.
Relativement au niveau de gravité de la maladie, 93,2% (+5,2 points de pourcentage depuis le mois de décembre 2020) des populations enquêtées pensent que le coronavirus est grave voire très grave, contre 6,8% (-4,9 points de pourcentage) qui pensent que la maladie n’est pas grave. Et qu’en est-il de l’acceptation de se faire tester si des tests de Covid gratuits sont disponibles ? Sur ce point, 70,4% des sondés répondent par l’affirmative, 25,9% des personnes interrogées refuseraient de se faire tester, même gratuitement, dont les deux-tiers pensent qu’il n’est pas nécessaire de faire un test s’il n’y a pas de symptômes et le reste a peur de la stigmatisation.
Par ailleurs, 68,5 des sondés des régions de Dakar et Thiès pensent qu’il faut mettre un terme au couvre-feu, contre 29,3% qui pensent qu’il faut le maintenir. Et parmi les raisons qui motivent ceux qui souhaitent l’arrêt du couvre-feu : la baisse des revenus ou la perte d’emplois (33,6% de citations), les problèmes de transport (22,4%) et la perte de mobilité dans la nuit (10,2%), renseigne le rapport du Bpe.
Cette structure a mené une enquête téléphonique réalisée sur des personnes sélectionnées selon la méthode des quotas. Les variables de quotas utilisées sont : le sexe, l’âge et le niveau de formation. L’univers de l’enquête (ou population cible) est constitué des individus âgés de 18 ans ou plus, des 45 départements du Sénégal, appartenant à un ménage ordinaire. L’enquête a été réalisée par téléphone les 13 et 14 février 2021, en langues nationales ou en français, sur la base d’un questionnaire préétabli.