Le variant britannique du coronavirus est présent au Sénégal. Et les données laissent suggérer qu’il pourrait être encore plus mortel et contagieux que la version «classique» du Covid-19. Hier, le pays a recensé 13 morts et 304 cas contrôlés positifs. Alors que 53 patients sont en réanimation. Le premier cas et ses contacts guéris

La journée d’hier ressemblera au 2 mars dernier avec le recensement du premier cas positif au Covid-19 : Le variant britannique du coronavirus est bien présent au Sénégal. Cette révélation faite hier par le Pr Souley­mane Mboup, lors du point quotidien sur la situation de la pandémie, bascule le Sénégal dans une nouvelle incertitude. Cette découverte a été révélée par le «séquençage d’échantillons de la deuxième vague du Sénégal par Whole genome sequencing, puis le génotypage avec la méthode des Next generation sequencing (Ngs)», réalisé par l’Iressef et des chercheurs gambiens de Mrc unit of The Gambia at Lshtm. A l’issue de cette étude, il a été confirmé «la présence d’un variant britannique Sars Cov-2 dans ces échantillons». Par conséquent, «nous vous informons avoir confirmé la présence d’un variant britannique Sars Cov-2 dans les échantillons de la deuxième série», a certifié Pr Souley­mane Mboup, président de l’Iressef, qui a rappelé que «la première série n’avait pas permis de trouver ces va­riants. Ce que nous avons communiqué il y a deux semaines». Selon lui, les mutations font partie du mode de fonctionnement normal pour les virus. Et leur survie dépend de ces mutations qui vont leur permettre de s’adapter à leur environnement, aux différents hôtes qu’ils infectent.
En attendant, les autorités ont réussi à retracer le premier cas porteur de ce variant. Le directeur de la Prévention au ministère de la Santé, Mamadou Ndiaye, qui s’est exprimé sur la Rfm, révèle que «la personne qui est entrée avec le variant britannique dans le pays est un ressortissant indien» résidant au Sénégal. Il a été testé positif en début janvier avant de contaminer des contacts. Mais ils sont sortis de la période de suivi et ont été déclarés guéris.
Présent dans plus de 70 pays, le variant britannique est particulièrement plus contagieux et peut-être même plus mortel que la «version classique» du virus. Ce variant, qui se transmet 30 à 70% plus facilement, est jugé responsable de la sévérité de la deuxième vague de nouveau coronavirus qui frappe actuellement le Royaume Uni. D’après des études, la London school of hygiene and tropical medicine (Lshtm) et l’Imperial college de Londres évaluent à environ 30% le risque supplémentaire de mourir du coronavirus à cause de ce variant.
En tout cas, la situation épidémiologique ne cesse de se dégrader. Malgré les mesures restrictives prises pour endiguer la pandémie. Une vitesse de propagation qui pourrait s’expliquer par ce variant britannique dont la vitesse de transmission est redoutée.
Il y a eu hier 304 nouvelles contaminations dont 200 issues de la transmission communautaire, soit un taux de 13,44%. Si 13 décès ont été dénombrés, 270 patients ont été déclarés guéris. Alors que 53 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation. «Du fait que ces variants se transmettent plus rapidement et qui pourrait expliquer la vitesse de la propagation de la maladie dans certains pays, il est impératif d’appliquer scrupuleusement les mesures de prévention individuelle et collective», conseille Pr Mboup.
A ce jour, le Sénégal compte 25 mille 711 cas dont 21 mille 395 guéris, 614 décès et 3 701 patients sous traitement.