Le Sudes salue les efforts des autorités pour la mise à la disposition des établissements scolaires et universitaires de masques et kits d’hygiène des mains, mais les jugent insuffisants. Dans un document, cette organisation syndicale, qui dénonce le retard accusé dans la mise à disposition de cette dotation, demande aux autorités de prendre d’autres mesures pour protéger les acteurs de ce secteur de la pandémie de covid-19

Le 10 janvier dernier, les ministères en charge de l’Education avaient annoncé la mise à la disposition des établissements scolaires et universitaires de 5 millions de masques et de kits d’hygiène des mains et un peu plus d’un milliard de francs pour le respect du protocole sanitaire en milieu scolaire. Seulement pour le Sudes, cette réaction des autorités est tardive et ces efforts sont encore insuffisants pour protéger l’école. Dans un communiqué, ledit syndicat déclare : «Aujourd’hui, devant la dangereuse flambée épidémique de la deuxième vague depuis un mois, force a été pour elles de réagir au lieu d’anticiper.» Selon les membres de cette organisation, au-delà du port correct et de l’usage fréquent du gel pour les mains, «il semble bien difficile d’empêcher d’éventuelles con­ta­mi­nations en masse dans des conditions de la plupart de nos établissements aux effectifs hyper pléthoriques de 70 à 100 élèves assis à 3 ou 4 par table-banc, donc l’impossibilité absolue de respecter l’indispensable distanciation physique».

Menace de «grève sanitaire»
Déterminés à protéger les acteurs du milieu scolaire de cette pandémie, les membres du Sudes préviennent les autorités sur la conduite qu’ils vont tenir si des mesures ne sont pas prises. «En tout état de cause, à l’évidence sans le souhaiter, dès l’apparition des premiers clusters dans l’espace scolaire, le Sudes entreprendra immédiatement des initiatives de mobilisation des enseignants et de leurs syndicats pour une grève sanitaire», menace-t-il. Et le syndicat d’ajouter : «Il est inacceptable que, par des négligences coupables des autorités compétentes et pour des économies de bout de chandelle, la santé et la vie des enseignants et des élèves soient sous la menace permanente d’un virus dont on peut se prémunir à l’école.»
Les syndicalistes recommandent ainsi «d’autres mesures complémentaires tout aussi substantielles pour la sécurité sanitaire des élèves et des enseignants». Poursuivant leur plaidoyer, les syndicalistes ajoutent : «Il faut bien se convaincre que dans ce contexte d’incertitudes quant à l’évolution et la fin de la pandémie, les demi-mesures peuvent s’avérer tout aussi dangereuses que le statu quo.» Aussi, réclament-ils : «Faut-il dégager des moyens conséquents pour assurer autant que possible la poursuite sans arrêt de l’année scolaire et universitaire.»
Par ailleurs, le Sudes rappelle que «la quasi-totalité des établissements publics en milieu urbain comme rural se sont trouvés, de novembre à janvier, sans aucun moyen pour la mise en place du dispositif préventif minimal contre la circulation du virus du Covid-19». Une situation qui a poussé les au­teurs du communiqué à fustiger l’attitude des autorités qui ont ignoré «les appels et exhortations des syndicats d’enseignants pour l’application rigoureuse du protocole sanitaire dans les écoles, Cem et lycées d’enseignement général, mais aussi dans les structures de la Fpt».