– «Que chacun fête la Tabaski là où il est» – «La pandémie est en train de faire un yoyo»

Avec sa «recommandation forte» d’hier, le ministre de la Santé et de l’action sociale ne fait que confiner les Sénégalais pendant la fête de l’Aïd el-kebir. En marge d’une visite suivie d’une caravane au foirail de Séwékhaye, hier, Abdoulaye Diouf Sarr a demandé aux Sénégalais de fêter la Tabaski là où ils se trouvent.

La «recommandation forte» du ministre de la Santé et de l’action sociale a des allures de confinement. Puis que Abdoulaye Diouf Sarr ne va pas dans le sens des recommandations formulées lors de la dernière réunion du Conseil des ministres. Le Président Macky Sall avait en effet invité le «ministre de Santé et (les) ministres impliqués en première ligne» à «accentuer la sensibilisation des populations qui doivent respecter, scrupuleusement, les mesures barrières édictées, notamment le port obligatoire du masque dans les transports et lieux publics».
Mais hier dans la Cité du Rail où il était allé pour une caravane au niveau du foirail de Séwékhaye afin de sensibiliser les éleveurs et les clients sur la pandémie, Abdoulaye Diouf Sarr a demandé aux Sénégalais «de fêter la Tabaski là où ils sont pour éviter une dispersion très importante de la maladie qui peut nous créer des problèmes après». Parce qu’à l’en croire, «la pandémie est en train de faire un yoyo, de temps en temps, il y a une croissance qui peut surprendre aussi bien au niveau mondial qu’au niveau africain. Et notre pays n’y échappe pas. C’est pourquoi la vigilance doit être toujours de mise. Et rester vigilent c’est faire en sorte que chaque Sénégalais doit se dire que la véritable arme contre le Covid-19, c’est d’abord moi-même, par le port systématique du masque mais aussi par le lavage des mains, par le respect de la distanciation physique et autres». Pour simplement souligner que «chaque Sénégalais est porteur, lui-même, de notre victoire contre le Covid-19, et ça il faut qu’il l’assume».
«Nous devons faire attention pour que de tels regroupements ne soient pas des occasions de propagation de la pandémie du Covid-19. Nous avons nos personnels au niveau du marché à bétail pour dire que nous ne ménagerons aucun effort pour faire en sorte que les populations soient véritablement sensibilisées», a dit le ministre de la Santé aux éleveurs et clients évoluant au foirail de Séwékhaye

Thiès dispose d’une unité de détection du Covid
Par ailleurs, hier le ministre de la Santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, en marge d’une visite au Laboratoire national de santé publique (Lnsp) de Thiès, a indiqué que cette structure va rejoindre le dispositif de tests du coronavirus. Lnsp, créé en 2015 et qui a la capacité de faire 200 tests par jour, va débuter son travail dès lundi prochain. «Le Lnsp occupe une place centrale dans le dispositif du système de santé, particulièrement dans le dispositif de la riposte parce que nous savons que pour qu’il y ait riposte il faut absolument un dispositif global performant. Et dans ledit dispositif, la détection y joue un rôle extrêmement important. Donc le Lnsp doit véritablement être au centre du jeu de la détection. C’est pourquoi nous sommes venus aujourd’hui en compagnie de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) qui a fait un don très important au Sénégal de kits de prélèvement mais aussi de kits de tests», explique le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr.
La pertinence d’une telle approche repose, en effet, sur la décision du Sénégal de «démocratiser cette détection», dit le ministre qui relève : «Au début de la pandémie il y avait l’Institut Pasteur de Dakar que nous avons élargi à l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation, puis l’hôpital militaire de Ouakam. Et même dans nos sites sentinelles dispersés un peu partout au Sénégal, des dispositifs sont pris pour que les tests Covid-19 se fassent. Et aujourd’hui le Lnsp de Thiès est tout à fait positionné pour intégrer ce dispositif de détection dans le cadre de la lutte contre le Covid-19». Aussi, Abdoulaye Diouf Sarr a-t-il profité de l’occasion pour militer «de manière ferme pour un repositionnement systématique de nos efforts en matière de laboratoire et de détection». Toute raison, selon lui, du lancement «chaque année au mois de juillet, d’une évaluation exhaustive de nos efforts en matière de laboratoire et ce sera fondamentalement le mois de la biologie. Et nous allons nous adosser sur le Lnsp pour cela».