L’apparition brutale du variant Omicron plonge tous les pays dans l’incertitude. Chez nous, le Cnge se prépare à une éventuelle quatrième vague, en préparant les structures de santé à accueillir les malades dans les prochains jours ou prochaines semaines et intensifier la campagne vaccinale.Par Ousmane SOW

– Après plusieurs jours d’accalmie, le monde est plongé à nouveau dans une totale angoisse, à cause de l’apparition du variant Omicron. Séquencé en Afrique du Sud, il se propage partout, comme le Delta. Au Sénégal, le Conseil national de gestion des épidémies (Cnge) s’est réuni ce lundi pour affiner la riposte, en élaborant un plan de préparation pour faire face à un éventuel afflux de cas positifs au Covid-19, en rapport avec la pénétration d’Omi­cron dans le pays. Il demande la préparation des structures de santé pour faire face à une nouvelle vague de malades, dans les prochains jours ou prochaines semaines.
Vu sa vitesse de propagation et sa transmissibilité, les autorités médicales ne veulent pas être dans le déni, surtout que le début de la troisième vague a été extrêmement mal géré. Entre problèmes d’oxygène et disponibilité des lits, le laxisme des autorités a été flagrant. Cette fois-ci, le Cnge a formulé plusieurs recommandations pour essayer d’amoindrir l’impact d’une nouvelle vague, en conseillant l’intensification de la vaccination, en incluant les jeunes cibles jeunes et enfants (plus de13 ans, avec comorbidités, etc.). Faut-il recommander l’administration d’une 3ème dose, comme la plupart des pays occidentaux ? Dans un contexte de couverture faible de la première dose, les responsables du Cnge en sont encore au stade de l’interrogation. Dans les prochains jours, la réflexion va être probablement approfondie à cause du manque d’enthousiasme des populations, qui sont à l’origine de la pé­remption de plus de 200 mille doses, ces dernières semaines.
Par ailleurs, le Cnge recommande de «mettre en œuvre un plan de communication pour accélérer la vaccination, en faisant participer les communautés : unités mobiles de vaccination et stratégie ciblée dans les quartiers, étudiants, entreprises, les marchés, lieux de culte, stades, gares routières, et saisir toute opportunité pour expliquer, inciter, con­vaincre les populations, voir couplage avec Pev …». Ce n’est pas tout : si le Président Sall a décidé de maintenir les liens avec l’Afrique du Sud où Omicron a été découvert, le Cnge demande le renforcement de la surveillance aux frontières, en particulier des voyageurs entrant (pass vaccinal + test Pcr négatif), de la stratégie de communication/ information des populations et du personnel de santé sur le nouveau variant, sa contagiosité. Et surtout, le respect strict des mesures barrières, comme le port du masque dans les lieux de rassemblement et brassage de populations, qui est devenu aléatoire, et aussi la surveillance moléculaire par les labos de référence, le séquençage.
Ce dernier point est extrêmement important, surtout qu’Omicron présente un nombre «extrêmement élevé» de mutations : pas moins d’une trentaine, contre deux pour le variant Delta. Selon le Cnge, il présente un grand nombre de mutations, dont certaines sont préoccupantes, et comporte des mutations peu détectées jusqu’à ce jour. «Les effets potentiels de chacune de ces mutations, mais également de leurs effets combinés, sont à l’étude», note le comité scientifique, qui cite une étude de l’Oms parlant d’un risque accru de réinfection avec ce variant, par rapport aux autres Cov.
Si sa capacité de transmission est accrue, il peut «contourner certaines parties de notre système immunitaire», comme le montre le nombre de cas détectés par rapport au pourcentage de tests positifs, qui augmente rapidement. Quels sont alors les symptômes ? Il n’y a «pas de perte de goût ou d’odorat», les sujets présentent les symptômes réguliers des malades du Covid-19, comme une «légère toux» chez certaines personnes. «Toutefois, des formes graves pourraient survenir chez les patients vulnérables, surtout non vaccinées», prévient le Cnge. «En Europe, les premières personnes touchées ne semblent souffrir que de légers symptômes. En Australie, 2 passagers testés positifs au variant à leur retour d’Afrique du Sud, pleinement vaccinés, ne présentent le moindre symptôme.» Alors qu’il a le pouvoir d’échapper au système immunitaire et d’amoindrir l’efficacité des vaccins. En attendant, les firmes, Pfizer/BioNTech, Moderna et J&J, sont en train de tester l’efficacité du vaccin sur Omicron et les résultats des études, d’ici quelques jours.
Stagiaire