Après la Tabaski, gamous, Magal et rentrée universitaire à l’horizon
Après la Tabaski, marquée par une multiplication des cas testés positifs au Covid-19, notamment communautaires, le Sénégal se dirige vers deux prochains mois à haut risque d’infection si la chaîne de contamination n’est pas rompue avant les grands évènements religieux à venir. En attendant, une course contre la montre est enclenchée pour aplatir la courbe épidémiologique.
C’est le temps des incertitudes alors que pointe l’heure des grands rassemblements religieux. Et peut-être le moment des infections à grande échelle. Après la Tabaski, des milliers de Sénégalais risquent de reprendre les routes pour assister aux Magal et Gamou les deux prochains mois. A la veille de la Tabaski, le ministre de la Santé et de l’action avait lancé un appel, demandant aux «Sénégalais de fêter la Tabaski là où ils sont pour éviter une dispersion très importante de la maladie qui peut nous créer des problèmes après». Ces dernières 48h nous permettent de vérifier le sens de cet appel qui n’était pas du tout prémonitoire. Il était juste réaliste, car il était évident que la contamination communautaire allait exploser avec des voyages incontrôlés et sans respect du protocole sanitaire.
Depuis la Tabaski, la courbe des cas positifs au Covid-19 ne cesse de grimper chaque jour, avec une multiplication de la transmission communautaire qui est devenue une équation pour le corps médical. On assiste à un mois d’août noir. Sans doute, une situation qui a poussé l’autorité à revenir sur certaines décisions après l’assouplissement des mesures prises au début pour barrer la route au coronavirus. Entre autres, le port obligatoire du masque dans les transports, commerces, lieux publics et privés, la fermeture des discothèques, l’interdiction de rassemblement. Mais doit-on craindre le pire pour les mois à venir, notamment septembre et octobre ? Bien sûr ! Si d’autres mesures de restriction ne sont pas arrêtées pour éviter des déplacements en masse.
Avec la rentrée universitaire prévue le 1er septembre, on peut sentir la montée de la fièvre. La promiscuité qui existe dans les universités sénégalaises est un terreau fertile à la propagation de la pandémie liée au Covid-19. A moins de 20 jours de la réouverture des campus, l’on se demande si les autorités universitaires et chefs d’établissement privés disposent de moyens techniques nécessaires pour éviter une vague de contamination.
Après cette parenthèse pointera le plus grand évènement religieux du pays qui regroupe des millions de personnes, honorées de célébrer un évènement aussi majuscule. Evidemment, le contexte pèsera sur les décisions à prendre alors que l’explosion des cas communautaires montre que le pays est encore loin de connaître son niveau réel de contamination.
Par ailleurs, la célébration du Gamou, marquant la naissance du prophète Mohamed (Psl), est toujours marquée en gras sur le calendrier des musulmans. A l’occasion, la ville de Tivaouane, qui maintient fermés les lieux de culte et les daaras, constitue le lieu de convergence de millions de talibés. Mais elle ne polarise pas tous les fidèles, car ils rallient d’autres centres religieux comme Médina Baye, Pire, Ndiassane ainsi que des milliers de villages où leurs habitants éparpillés un peu partout se retrouvent en famille.
Aujourd’hui, le débat ne peut pas être occulté à cause de la progression de la maladie qui a poussé le gouvernement à restaurer certaines mesures restrictives après des mois de relâchement. Qui ont aplati la stratégie de lutte. Dimanche, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Mary Teuw Niane, a proposé une organisation symbolique de ces évènements religieux comme l’a fait la Mecque avec le pèlerinage aux Lieux saints de l’islam cette année.