L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), en collaboration avec d’autres institutions nationales et internationales comme le Cadastre, Onu-habitat et la Giz, a tenu hier une table ronde sur la collecte et l’utilisation des données foncières. Dans un pays comme le Sénégal, cela permettra de renforcer sa capacité dans le domaine de la production et de l’utilisation de ces données.Par Amadou MBODJI – 

L’harmonisation des données statistiques sur le foncier pour aider à une prise de décision des autorités. C’est ce que souhaite l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), qui compte concrétiser cela à travers la création d’une banque de données sur le foncier. Cette volonté a été affichée hier vendredi par le Dg de l’Ansd, Aboubacar Sadikh Bèye, lors d’une table ronde sur les données statistiques foncières organisée par l’institution en partenariat avec Onu-habitat et la coopération allemande, la Giz, et qui entre dans le cadre du projet «Indicateurs désagrégés sur la sécurité des droits fonciers pour des politiques et actions qui ne laissent personne de côté en Afrique». «L’une des recommandations phares de cette table ronde, c’est de mettre en place cette plateforme d’interopérabilité, notamment une banque de données qui permet non seulement de mettre à la disposition des acteurs les données sur le foncier, mais aussi d’harmoniser les méthodes pour que nous parlions le même langage, pour faciliter la prise de décision des autorités en matière foncière», a dit le Dg de l’Ansd.  M. Bèye souligne que «l’objectif visé à travers cette initiative, est de fédérer les partenaires potentiels dans le domaine foncier pour des actions conjointes autour du contexte sénégalais par rapport aux opportunités existantes de collecte de données». «Cette table ronde a permis d’échanger avec les différents acteurs, y compris le Cadastre, avec l’appui de la Giz [Agence allemande de coopération pour le développement], d’Onu-habitat et de la Fao, pour permettre au Sénégal de disposer d’une banque de données sur le foncier», ajoute-t-il. «La production de statistiques au Sénégal étant multiforme», à en croire le patron de l’Ansd, «il y a un risque que les décideurs soient confus si chaque structure de recherche produit des statistiques avec des méthodes différentes».
Ibrahima Aw, directeur du Cadastre, dit que le foncier ne peut être dissocié des données. «Je pense que le Cadastre a sa place aussi. Parce que le foncier est lié au Cadastre. Le foncier est une création, sa vie, sa conservation, sa transformation sont toujours liées au Cadastre. Sans le Cadastre, il ne peut y avoir de foncier. Pour parler de foncier, il faudra parler de données», fait savoir le patron du Cadastre. Affirmant qu’il «faut parler de données fiables et sécurisées», M. Aw assure que «parler de données fiables avec un bon système de cadastrage permet d’avoir une gouvernance foncière apaisée et sécurisée». Il enchaîne : «Aujourd’hui je suis là, j’ai vraiment entendu tout ce qui a été dit. Le rapport a été bien présenté et nous avons espoir que les choses vont changer. Déjà, au niveau de la Direction générale des Impôts et domaines, en ce qui concerne la collecte des données, il y a vraiment une volonté forte qui a été exprimée par le Directeur général à travers un projet d’acquisition d’une flotte de drones pour assurer la couverture nationale en cartographie. Je pense qu’avec cette couverture nationale en cartographie, qui sera effectivement traitée, vectorisée, et avec l’appui des infrastructures qui sont acquises à travers le projet Procassef et le travail que la Giz est en train de faire dans le cadre du projet, nous aurons plutôt des données en tout cas extraordinaires.» Selon M. Aw, le «Cadastre doit centraliser ses données, les surveiller, les gérer, et en permanence. Peut-être, on va juste demander à ce que les autorités fassent l’effort de mettre en place un réseau applicatif national qui permettra vraiment de créer une plateforme où toutes les données foncières seront centralisées».
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