CRIMINALITE FAUNIQUE – Trafic international d’ivoire : Un important réseau criminel vietnamien aux arrêts

Les forces de sécurité ivoiriennes ont mis fin aux agissements délictuels d’un gang de trafiquants d’ivoire dirigé par un ressortissant du Vietnam. Ces derniers, au nombre de 6, sur lesquels ont été saisis «578 kg d’ivoire» et divers autres produits et armes, demeurent un «groupe extrêmement important dans le trafic d’espèces sauvages».
Les autorités ivoiriennes restent déterminées à gagner la lutte contre le trafic d’ivoire. Et cette détermination s’illustre à travers la dernière «opération spéciale» dénommée «Ivory stops at Ivory Coast» et menée le 18 janvier dernier par projet Eagle Cote d’Ivoire du réseau Eagle, en collaboration avec le gouvernement ivoirien. Cette fameuse opération, «résultat d’une étroite collaboration entre les forces de l’ordre américaines et ivoiriennes», s’est traduite, indique un communiqué, par l’arrestation à Abidjan d’un gang composé de 6 membres dont le chef est un Vietnamien. les arrestations opérées par l’Uct (Unité de lutte contre la criminalité transnationale organisée) et le ministère des Eaux et forêts, avec l’assistance d’Eagle Network, une Ong internationale spécialisée dans l’application des lois fauniques, ont aussi permis «la confiscation de 578 kg d’ivoire, en plus d’une demie tonne d’écailles de pangolin, dont certaines quantités avaient déjà été emballées et prêtes à l’exportation, quatre armes illégales et des munitions, des peaux de panthère et d’autres objets de contrebande».
Le document indique que le modus operandi de ces délinquants supposés consistait «à creuser des bûches de bois, à y cacher de l’ivoire et à remplir l’espace restant avec de la cire. Les rondins étaient ensuite refermés avec de la colle, mélangés avec du bois normal, et exportés dans des conteneurs vers l’Asie». Cette méthode a été aussi notée «dans des saisies au Kenya et au Mozambique où plus de deux tonnes d’ivoire ont été saisies. Au moins quatre pays africains (Kenya, Mozambique, Ouganda, Côte d’Ivoire) et deux pays asiatiques (Cambodge, Vietnam) sont impliqués, faisant de ce réseau criminel un groupe extrêmement important dans le trafic d’espèces sauvages». Les trafiquants interpellés seraient à la base «du massacre de dizaines de milliers d’éléphants, tués pour leurs pointes d’ivoire». Une analyse de leurs appels téléphoniques révèle «des appels émis vers trois pays connus comme paradis fiscaux». Ce qui pousse à constater que «l’ampleur du blanchiment d’argent laisse entrevoir le niveau d’organisation des opérations de ce réseau».
Possible traite de personnes «à des fins de prostitution en Chine»
Evoquant l’éventualité d’une possible traite des personnes «à des fins de prostitution en Chine en se servant de faux passeports», l’on informe que «le chef de l’organisation criminelle en Côte d’Ivoire est directement lié à deux autres opérations qui ont eu lieu au Vietnam et au Cambodge, au cours desquelles respectivement 619 kg et 941 kg d’ivoire ont été saisis par les autorités. L’un des trafiquants arrêtés dans l’opération, un Chinois, a été retrouvé en possession d’une liste sur laquelle étaient inscrits les noms de jeunes femmes ivoiriennes, avec leurs photos, leur taille et leur poids, et si elles avaient subi une excision ou non».
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