A moins d’une année de l’élection présidentielle (24 février 2019), l’opposition et certaines forces vives (syndicats, notamment) reprennent du service. Elles fourbissent les armes pour se faire entendre. Ainsi, l’on note tout une inflation de récriminations et autres critiques contre le régime régnant. Tant le contexte reste si  propice aux maîtres chanteurs de tous bords, de tous  les poils. Aujourd’hui, les étincelles issues des feux de ces oracles de la critique sont susceptibles de brûler la plaine «Macky».
Depuis l’arrivée du président de la République, son Excellence Macky Sall, au pouvoir, le dialogue (politique et social) tant souhaité déraille. Il n’a jamais abouti comme voulu par les principaux protagonistes en question. Il prend de toute évidence les allures d’un mirage, d’un rêve rude. La création d’organes pour apaiser le climat social (la Commission nationale du  dialogue des territoires et le  Haut conseil du dialogue social) n’a servi à rien. Elle a l’effet d’un cautère sur une jambe de bois. Il est alors temps d’aller vers une autre approche pour endiguer le malentendu.
La diversité des opinions permet une bonne respiration de la démocratie, mais  si nous en arrivons à des positions extrêmes, cela peut porter atteinte à la stabilité et à la paix sociale qui demeurent des marqueurs, ce depuis des lustres,  de  notre «commun vouloir de vivre ensemble». L’on ne bâtit rien dans une atmosphère politico-sociale exécrable. L’autre nous professait : «A chaque fois que des merveilles économiques s’accomplissent dans un pays, c’est que la stabilité et la bonne gouvernance en sont les explications.» L’opposition a le droit de s’opposer, mais qu’elle le fasse de manière raisonnable, sans pour autant essayer de basculer le pays dans un chaos borné. A l’heure du choix, le Peuple, seul détenteur de la vraie souveraineté, saura faire un départ, éclairant entre le bon grain et l’ivraie.
Aux syndicalistes, nous leur disons d’avoir la tripe républicaine, de cultiver davantage un comportement citoyen et de ne jamais jouer aux maîtres chanteurs. Sacrifier l’avenir de nos pauvres enfants pour des raisons purement pécuniaires, c’est compromettre le devenir de notre chère Nation. Nous ne sommes pas dans l’intention de vouloir dédouaner le gouvernement de la République du Sénégal. Loin s’en faut ! D’ailleurs, nous l’exhortons à faire des efforts supplémentaires pour satisfaire, au mieux, les préoccupations de ces «soldats du savoir» car, comme le disait le philosophe Alain : «Si notre société d’enfants commence par mal disposer, alors tout est perdu, et souvent sans remède.»

Ibrahima NGOM Damel
Journaliste