Crise des finances publiques : Abdou Aziz Kébé voit le budget-programme en remède

Le Professeur Abdou Aziz Kébé a essayé hier, au cours d’un panel, de montrer que les finances publiques sont en crise. Il dit : «Il y a beaucoup de difficultés dans son mode de fonctionnement. Nous avons une masse salariale qui dépasse la norme, une croissance fiscale qui est faible, beaucoup d’infractions financières. Nous avons des difficultés de transparence, etc.». Il va ajouter que l’indice de perception de la corruption montre que «nous avons encore des difficultés en matière de transparence. Le Sénégal n’a pas amélioré son niveau de transparence». Pis, souligne-t-il, «l’accès aux services sociaux de base n’est pas encore de qualité. Si vous prenez le budget général de l’Etat du Sénégal, si vous faites le ratio avec celui des 5 ministères, les montants sont faibles». Ainsi, pour améliorer les conditions de vie des populations, M. Kébé estime qu’il faut imaginer un mécanisme qui aura pour objet d’entraîner l’épanouissement du citoyen. Et pour ce faire, il y a lieu, selon lui, de réfléchir sur le budget-programme. Lequel rend l’Etat préformant.
Mieux, pense M. Kébé, le budget-programme constitue une demande publique et de l’Administration elle-même. «L’Administration demande que les finances publiques soient réformées. Les citoyens considèrent que la gestion publique classique ne permet pas de les impliquer dans le processus budgétaire. Beaucoup d’informations sont tenues secrètes. Il y a une faiblesse des montants alloués aux services sociaux de base», a-t-il affirmé.
A l’en croire, nos besoins en services sociaux de base sont extrêmement élevés. Il nous faut 27 mille gendarmes et 15 mille policiers pour assurer notre sécurité. Toutefois, la gestion financière actuelle en cours ne permet pas toujours d’atteindre tous ces résultats parce que, soutient M. Kébé, «au final, toutes les réformes ont un dénominateur commun, l’amélioration des conditions de vie des citoyens».
Ce Professeur agrégé de la Faculté de droit a par ailleurs souligné qu’il y a une sorte de tabou des finances publiques. «Toute information financière doit être aujourd’hui rendue disponible en temps réel. Si on ne le fait pas, on ne respecte pas le dispositif du Code de transparence», prévient-il.