Vêtus de jogging et avec pour seul bagage un sac en plastique contenant quelques vivres, des milliers de Marocains mineurs déambulent toujours dans les rues de Ceuta, ce petit bout d’Espagne enclavé en territoire marocain. Mohamed est originaire de Tetouan, il vient tout juste d’avoir 16 ans. Comme des centaines d’autres migrants, il attend que se libère une place à la Croix-Rouge. «Je suis rentré à la nage, la police marocaine nous a dit : «Allez les enfants, allez-y.» On a profité du problème entre le Maroc et l’Espagne pour rentrer tranquillement. Moi ce que je veux, c’est aller en Europe. Il n’y a pas de travail au Maroc et je n’ai plus de famille, je suis seul.» La présence de ces quelques 1500 mineurs non accompagnés inquiète certains habitants de Ceuta comme Sara. «Mais oui, ils sont partout, on est très, très mal. Les enfants ne peuvent pas aller à l’école, il y a plein de boutiques et de supermarchés qui sont fermés. Les gens ont peur.»
Ce n’est pas l’avis de Maria, une Espagnole de 25 ans, qui refuse de stigmatiser les mineurs marocains. «Ils ne font de mal à personne, ils viennent juste chercher une vie meilleure, et on les responsabilise, mais la faute, elle vient du Maroc.»
La situation devrait revenir à la normale dans les jours qui viennent. Toutefois, Madrid va devoir prendre en charge le millier de mineurs non accompagnés, lesquels espèrent être transférés vers la péninsule.
Rfi