L’article de la Constitution sur lequel s’appuie le ministre malgache de la Défense dit que lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, son unité ou l’intégrité de son territoire sont menacées et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics se trouve compromis, le président de la République peut proclamer la situation d’exception, à savoir la situation d’urgence, l’état de nécessité ou la loi martiale. En clair, l’Armée veut aujourd’hui que le pays sorte de cette crise politique, quitte à donner des pouvoirs étendus au Président.
Le 25 mai, la Haute cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays, a donné sept jours au Président Hery Rajaonarimampianina pour «nommer un Premier ministre de consensus». Mais pour l’instant, les négociations entre le gouvernement et l’opposition sont au point mort.
Ce jeudi 31 mai, les leaders de la majorité présidentielle et de l’opposition devaient se retrouver, mais seul l’ancien Président Didier Ratsiraka est venu. Hery Rajaonarimampianina, Andry Rajoelina, Marc Ravalomanana n’étaient pas là. Vont-ils s’asseoir demain autour d’une même table ? L’ultimatum de la Haute cour de sept jours pour trouver un Premier ministre de consensus prend fin vendredi 1er juin.
L’Armée menace donc de mettre tout le monde d’accord. Le ministre affirme cependant que le pouvoir est aux civils et pas aux militaires. «Nous sommes légalistes», dit le ministre de la Défense. La balle serait donc dans le camp du Président malgache. Va-t-il décréter une situation d’exception ? Quelle sera la réaction des anciens Présidents Rajoelina et Ravalomanana ? Il semble évident que la crise malgache est loin d’être terminée.
rfi.fr