Les médiateurs internationaux Abdoulaye Bathily (Onu), Ramtane Lamamra (Union africaine), Koen Vervaeke (Union européenne) de même que Joachim Chissano (Sadc) ne sont pas parvenus, après un long séjour à Madagascar, à mettre sur pied un accord politique effectif entre le chef de l’Etat et les chefs de parti de l’opposition, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, qui pourrait sortir la grande île de la crise.

Les médiateurs internationaux n’ont pas pu trouver une solution à la crise politique à Madagascar. En effet, le Sénégalais Abdoulaye Bathily, représentant des Nations unies, l’Algérien Ram­tane Lamamra de l’Union africaine (Ua), le Belge Koen Vervaeke de l’Union européenne (Ue) de même que le Mozam­bicain Joachim Chissano de la Sadc ont quitté la grande île, après quelques jours de médiation. Les trois émissaires de l’Ua, de l’Onu et de l’Ue sont partis de Madagascar sans communiquer à la presse les résultats de leurs efforts de recherche de solution puisqu’ils n’ont pas réussi à obtenir du président de la Répu­blique et de ses opposants Marc Ravalomanana et Andry Rajoe­lina une solution à la crise politique qui secoue Madagascar.
Cependant, dans les communiqués respectifs qui ont sanctionné leurs séjours, l’Ua et les Nations unies encouragent la poursuite des négociations entre les personnalités politiques malgaches. Et les documents de souligner que les échéances électorales «devront se tenir selon les prescrits constitutionnels».
Malgré tout, le respect de la légalité et de la Constitution, la formation d’un gouvernement de consensus et le maintien du président de la République demeurent «les bases de la suite des négociations».
Par ailleurs, après avoir introduit une «requête en déchéance du chef de l’Etat, dont le mémoire de défense est attendu», les députés de l’opposition pour le moment «jouent la montre» et restent dans l’attente du «verdict de la Haute cour constitutionnelle».
Le premier séjour à Madagascar du Professeur Abdoulaye Bathily, envoyé spécial du Sg de l’Onu pour Madagascar, s’est achevé ce mercredi 16 mai 2018. Le Pr. Bathily était arrivé le 6 mai 2018 à Antananarivo, dans le cadre de la crise politique actuelle, pour un appui aux efforts de l’Union africaine, de la Sadc (Communauté du développement de l’Afrique Australe) et des autres partenaires internationaux.
Dans ce cadre, M. Bathily, avec l’appui de Mme Violette Kakyomya, coordonnateur résident du système des Nations unies à Madagascar, avait rencontré «plusieurs acteurs de la crise, dont le président de la République ainsi que les chefs d’Institutions comme le Sénat, l’Assemblée nationale, la Haute cour constitutionnelle (Hcc), la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), la Commission pour le fampihavanana malagasy (Cfm) et les ministres compétents. Il a eu de nombreuses rencontres avec les anciens Présidents Marc Rava­lomanana et Andry Rajoelina». Le médiateur onusien a aussi rencontré «des parlementaires de la majorité et une délégation du groupe des 73 députés ‘’pour le changement’’».
M. Bathily a participé «en compagnie des autres envoyés spéciaux avec les autres médiateurs dont le Haut représentant de l’Ua, Ramtane Lamamra, l’envoyé spécial de la Sadc, Joaquim Chissano, l’envoyé spécial de l’Ue, Koen Vervaeke, ainsi qu’avec des ambassadeurs et représentants des pays et organisations membres du Groupe international de soutien à Madagascar (Gis-m), à plusieurs rencontres et à des consultations politiques de haut niveau avec les représentants des trois principaux partis politiques concernés : Hvm du Président Rajaonari­mam­pia­nina, Mapar de Rajoelina, Tim de Ravalomanana», rappelle-t-on.

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