Cuba – Explosion d’un hôtel à La Havane : Neuf morts, 40 blessés

Neuf personnes tuées et 40 blessées ce vendredi. Tel est le bilan d’une forte explosion, sans doute due à une fuite de gaz, qui a partiellement détruit l’hôtel Saratoga, situé au Centre de La Havane, la capitale cubaine.
Cuba frappé par une explosion causée par une fuite de gaz. Cela s’est passé hier au Centre de sa capitale, La Havane. La détonation s’est produite dans un établissement hôtelier dénommé Saratoga. «Jusqu’à présent, il y a neuf morts et 40 personnes blessées», a déclaré sur Twitter le Président, Miguel Diaz-Canel, qui a présenté ses «plus profondes condoléances» aux proches des victimes.
Un peu plus tôt, Miguel Garcia, le directeur de l’hôpital Calixto Garcia où une partie des blessés sont soignés, avait signalé que 11 blessés étaient «dans un état extrêmement grave», écrit Le Point. Le directeur de l’hôpital Hermanos Almejeiras, Miguel Hernan Estévez, fera état, quant à lui, d’«un enfant de deux ans en train d’être opéré d’une fracture du crâne».
«13 personnes (étaient) portées disparues» et «les travaux de recherche et de secours continuent dans l’hôtel, où il est possible que d’autres personnes soient coincées» sous les décombres. Un constat qui émanait, hier à la mi-journée, du premier secrétaire du Parti communiste à La Havane, Luis Antonio Torres Iribar. Aucun étranger ne figure apparemment parmi les victimes, selon les autorités.
L’emblématique établissement de la vieille Havane avec sa façade verte, qui était en travaux, était fermé depuis deux ans aux touristes.
Seuls s’y trouvaient, à l’intérieur, des employés en train de préparer sa réouverture, prévue pour le 10 mai. «D’après les premières constatations, l’explosion a été provoquée par une fuite de gaz». Une précision relevée sur le compte Twitter de la Présidence cubaine.
Le responsable du quartier historique de La Havane, Alexis Costa Silva, cité par le média d’Etat Cubadebate, parle d’une bombonne de gaz liquide qui était en train d’être changée dans l’hôtel. Le cuisinier a senti une odeur de gaz et découvert une fissure dans le tuyau, et c’est ce qui a provoqué l’explosion, explique-t-on.
«Ce n’était ni une bombe, ni un attentat, c’est un regrettable accident», a déclaré le Président Diaz-Canel, arrivé sur place peu après, voulant ainsi mettre fin aux rumeurs sur les réseaux sociaux qui évoquaient les attentats à la bombe survenus dans plusieurs hôtels dans les années 1990, commandités par des exilés cubains.
Les quatre premiers étages de l’hôtel Saratoga, classé 5 étoiles avec ses 96 chambres, ses deux restaurants et sa piscine sur le toit, ont été soufflés dans l’explosion survenue vers 11h heure locale (15h Gmt) et le sol était jonché de débris et morceaux de verre, ont constaté des journalistes de l’Afp.
Quelques minutes après la déflagration, un épais nuage de fumée et de poussière s’étendait sur l’avenue du Prado, où se trouve cet établissement, à deux pas du célèbre édifice public du Capitole.
Il y a eu «une énorme» explosion et «un nuage de poussière qui est arrivé jusqu’au parc (en face de l’hôtel, Ndlr), beaucoup de gens sont sortis en courant», a témoigné à l’Afp Rogelio Garcia, le conducteur d’un vélotaxi qui passait devant le Saratoga au moment du drame.
«Il y a eu une terrible explosion et tout s’est écroulé», a aussi raconté une femme, le visage couvert de poussière, qui n’a pas voulu donner son nom.
Plusieurs véhicules ont été détruits à proximité de cet hôtel connu pour avoir hébergé, ces dernières années, plusieurs célébrités dont Mick Jagger, Beyoncé et Madonna.
Construit en 1880 pour y abriter des magasins, l’immeuble avait été transformé en hôtel en 1933 et rénové afin d’en faire un établissement de luxe en 2005.
Les Forces de l’ordre, arrivées en nombre, ont isolé le périmètre tandis que les secours recherchaient d’éventuelles victimes supplémentaires dans les gravats, au pied du Saratoga.
Une dizaine d’ambulances et cinq véhicules de pompiers étaient sur place, ces derniers tentant de refroidir le dépôt de gaz en y projetant de l’eau, a constaté l’Afp. En milieu d’après-midi, un engin commençait à retirer une partie des décombres.
Le Président, Diaz-Canel, qui s’est aussi rendu dans un hôpital où étaient soignés les blessés, a lancé aux médecins : «Soyez les meilleurs, il faut sauver les nôtres.»