Culture du coton : Un producteur souligne l’importance des techniques culturales
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Le respect strict des itinéraires techniques est la clé de réussite des performances dans la culture du coton, a affirmé l’agro-pasteur Ndila Baldé, vice-président de la Fédération nationale des producteurs de coton au Sénégal (Fnpc), qui a récemment visité des exploitations agricoles au Cameroun.
«Nous avons visité au Cameroun un centre qui produit 24 mille tonnes de coton. Ce qui dépasse toute la production cotonnière nationale annuelle du Sénégal. C’est extraordinaire ! Nous avons cherché à savoir comment réussir une telle prouesse. Mais notre constat est sans équivoque : c’est juste le respect strict des itinéraires techniques vulgarisées par les experts et techniciens agricoles», a-t-il indiqué.
M. Baldé, également président de l’Union régionale des producteurs de Kounkané, une commune du département de Vélingara (sud), s’exprimait dans les colonnes du mensuel d’informations générales Alkuma, «La Voix du Sénégal oriental», repris par l’Aps.
Ce mensuel d’informations générales est basé dans la ville de Tambacounda (est), une zone de production cotonnière. «Le coton ne ment pas si le producteur respecte rigoureusement l’itinéraire technique recommandé. Lorsque nous sommes allés au Cameroun, nous avons constaté que des producteurs font, depuis plusieurs années, plus de trois tonnes à l’hectare. Mieux, nous avons visité un centre qui produit 24 mille tonnes. Ce qui dépasse toute la production cotonnière nationale annuelle du Sénégal. C’est extraordinaire ! Nous avons cherché à savoir comment réussissent-ils une telle prouesse», a souligné Ndila Baldé.
Selon lui, en termes claires, il faut semer le plus tôt que possible afin de disposer de semis précoces. «Il faut bien démarrer à temps avant d’épandre et recouvrir la totalité de l’engrais fourni au producteur. Le désherbage aussi ne doit pas être négligé et l’autre étape très importante, c’est le traitement phytosanitaire», a-t-il expliqué.
«En respectant ces techniques culturales, un producteur camerounais peut réaliser quatre voire six tonnes à l’hectare. Il s’y ajoute qu’il pleut beaucoup dans ce pays (de l’Afrique Centrale)», a fait savoir Ndila Baldé, un ancien émigré en Espagne, rentré définitivement au bercail pour s’investir dans l’agriculture et l’élevage.
Il a aussi dit qu’avec l’actuel prix du coton au producteur, plus la subvention du gouvernement aux paysans pour l’accès au matériel, la culture du coton est «aujourd’hui encourageante».
«Le Sénégal a non seulement le meilleur prix au producteur de coton (300 francs Cfa le kg ou 300 mille francs la tonne) de toute l’Afrique, mais que le matériel agricole et les intrants sont très accessibles. Nous attendons environ 20 mille tonnes au niveau national de production de coton cette année», a poursuivi Ndila Baldé.
«En dehors de la subvention de l’Etat, le matériel agricole (la houe sine, le semoir, la charrue, les buteurs…) est donné au producteur à crédit, remboursable sur quatre ans. Pour cultiver un ha de coton, le producteur n’investit que 125 mille francs Cfa. Même en renforçant la quantité des achats, il ne dépense au grand maximum que 200 mille francs Cfa», a-t-il expliqué.
«En plus, grâce à l’accompagnement de la Sodefitex (Société de développement des fibres textiles), le producteur fait tout chez lui et en toute sécurité», a ajouté le vice-président de la Fédération nationale des producteurs de coton au Sénégal qui exploite plusieurs hectares à Saré Bourang, sa localité dans la commune de Kounkané. «Imaginez le bénéfice net d’un producteur qui emblave 20 voire 50 ha en respectant ces nouvelles techniques culturales, il pourra payer combien de salaires. La culture de coton a de l’avenir parce qu’elle enrichit plus que n’importe quelle autre filière au Sénégal. Je souhaite que ceux qui font de l’arachide découvrent le coton», a-t-il souligné.
Ndila Baldé a assuré que pour l’hivernage 2020, sa famille a emblavé trois ha, alors que lui-même a cultivé 1,5 ha. «Et pour la première fois depuis 47 ans, j’ai obtenu 3,094 tonnes à l’hectare», a-t-il fait part.