Le festival Banlieues Fraternelles Francophones (B2F), réunit à Dakar des jeunes artistes sénégalais et leurs camarades venus de Marseille et Strasbourg. Le festival qui met à l’honneur les arts urbains se déroule entre Guédiawaye, Ouakam et Rufisque sur financement de l’Institut culturel français.
Délinquance, drogue et violence sont des stéréotypes souvent attachés aux banlieues. Pour donner une autre image de ces quartiers, l’association GHip Hop, la Maison des Cultures urbaines (Mcu), et l’Institut français de Dakar ont initié le festival Banlieues Fraternelles Francophones (B2F) avec la participation de l’Association Kaay Fecc. Du 5 au 13 avril, les banlieues sénégalaises et françaises vont fusionner pour montrer les talents dont ils recèlent. «Il s’agit de réunir les jeunes des banlieues francophones autour d’un socle commun», explique Annabelle Ostyn de l’Institut français. Pendant 8 jours donc, des jeunes des banlieues sénégalaises et ceux des banlieues de Strasbourg et Marseille vont mettre en commun leur créativité pour montrer un visage positif. «Beaucoup de stéréotypes sont portés sur les banlieues mais il y a autre chose qui se passe en banlieue et il faut qu’on amène les gens à porter un nouveau regard sur les banlieues», explique Malal Talla de G Hip Hop. «Il y a une proximité, une ressemblance, énormément de choses que les banlieues partagent et il faut travailler sur ça», poursuit-il. Pour ces rencontres rap, danse, slam, graffiti et autres disciplines des cultures urbaines seront au programme.
Cette deuxième édition voit la montée en puissance du festival qui passe de 4 à 20 évènements. Parmi les évènements phare, la Battle nationale qui, cette année, aura comme parrain l’artiste Pps. Selon la présidente de l’association Kay Fecc, Gacirah Diagne, «il est important de montrer aux jeunes des modèles qui réussissent dans le milieu pour les pousser à aspirer à cette réussite». Durant le festival, l’objectif, dit-elle, est de pousser les jeunes danseurs des 14 régions du pays venus s’affronter à Dakar à se tourner vers la création chorégraphique pour arriver à une autonomie financière. «La danse est une profession et il faut que les jeunes arrivent à comprendre que le corps est leur instrument de travail et qu’ils doivent l’entretenir, le nourrir et le former», explique Mme Diagne. Au total, souligne Annabelle Ostyn, la culture urbaine est devenue une véritable économie et durant le festival, l’association Mémoire Vive, qui a développé des fabriques artistiques à Marseille et Strasbourg, va partager son expérience avec les jeunes des banlieues sénégalaises. Il faut dire qu’au Sénégal, même si le talent est une chose bien partagée, les cultures urbaines souffrent de l’absence d’infrastructures et de financement. Le soutien de l’Etat est structurel, souligne Amadou Fall Ba, administrateur de la Maison des cultures urbaines. Cela, malgré la hausse du Fonds des cultures urbaines qui va passer de trois cents millions à un milliard de francs Cfa.