16 ans d’existence, des milliers de jeunes formés aux disciplines des cultures urbaines. Mais l’association Africulturban, dirigée par Matador, n’a jamais été soutenue par les autorités. Il aura fallu attendre la mise en place du Fonds de promotion des cultures urbaines (Fdcu) pour que les choses changent. Hier, une nouvelle phase a été franchie avec l’octroi par le ministère de la Jeunesse, d’une subvention à l’association.Par Amadou MBODJI – 

Mme Néné Fatoumata Tall, ministre de la Jeunesse, n’est pas insensible à l’influence que les cultures urbaines exercent sur la jeunesse. «De nos jours, les cultures urbaines qui s’appuient sur les modes d’expression favoris des jeunes, notamment le Web, les réseaux sociaux, le graffiti, le hip-hop, sont de nouvelles formes d’engagement promues par les jeunes à partir de leurs organisations de base et qui renforcent leur appartenance au lieu de vie, de proximité communément appelé Goox en wolof», déclare la ministre.
Intervenant hier au cours d’une remise de subvention à une soixantaine d’associations dont les cultures urbaines, Mme Néné Fatoumata Tall, ministre de la Jeunesse, de souligner que «l’intérêt qui s’attache à l’Initiative de développement communautaire recommande au ministère de la Jeunesse, de  mobiliser tous ses efforts et ressources pour accompagner les associations de jeunes à travers des séances d’activités citoyennes spécifiques participant à la politique d’emploi  initiée  par le président de la République dénommée Xeyu ndaw ni».
A travers cette subvention, les «cultures urbaines y voient une reconnaissance» de la part du ministère de la Jeunesse pour n’en avoir jamais bénéficié, réagit Matador qui dirige l’association Africulturban.
«Par rapport à notre expérience en culture urbaine, on a 16 ans d’existence. On travaille avec des jeunes, pour les jeunes surtout dans la formation professionnelle, on n’a jamais vu le ministre de la Jeunesse à côté de nous», soutient Ma­tador, le représentant des cultures urbaines. «On a toujours eu  ce sentiment d’être à l’écart de ce qui se pas­sait  dans ce pays en tant que jeunes. On avait des projets qu’on déposait un peu partout dans le monde, on reçoit des subventions qui viennent de l’extérieur pour des activités de formation  en son et lumière», ajoute le rappeur qui reconnaît que «depuis un certain temps, avec le fonds de développement des cultures urbaines, on en est à 215 associations». Selon le rappeur, ce fonds a permis aux jeunes de se formaliser. «Cette année, on a eu 215 projets qui seront subventionnés par l’Etat. Si on reçoit une subvention du ministère de la Jeunesse, moi je dis : Alhamdoulilah, ça commence à bouger. Pour construire, il faut se baser sur la jeunesse, tout ce qu’elle demande c’est d’être accompagnée. Si l’Etat nous accompagne, on va régler pas mal de problèmes en matière d’emploi», argumente le rappeur qui souligne que «la culture, les gens pensent que c’est juste chanter et danser. Mais il y a des métiers derrière.» Au cours de cette cérémonie de remise symbolique de chèques, chaque association a reçu 650 mille francs.
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