Danse 3e édition du Festival international «Jakarlo» : Renforcer la visibilité des cultures urbaines

Ouverte le lundi 3 juillet 2023 à Blaise Senghor sous le thème «La danse au service du numérique», la 3e édition du Festival international de danse Jakarlo bat déjà son plein dans la capitale sénégalaise. L’événement, qui se poursuit jusqu’au 9 juillet, met en valeur les danses hip-hop de la scène locale mais aussi internationale. Par Ousmane SOW –
18h 30 minutes. L’énergie est débordante sous le chapiteau de la Maison de la culture Douta Seck. Dans une cacophonie musicale où le Dj joue à la hauteur de la capacité de son installation, le bruit est maître. Les danseurs venus d’Angleterre, du Canada, de la France, de la Côte d’ivoire et ceux du Sénégal exécutent avec perfection, un ensemble de chorégraphies reflétant la diversité des cultures urbaines, traditionnelles et contemporaines. Le sabar adoube l’élan des maîtres du corps qui, dans un mouvement parfois intermittent, sublime l’espace. Un moment privilégié pour les passionnés de break dance qui convoquent les styles de tous les continents. Par moments, Mamadou Lamarana Barry, danseur de dancehall, plus connu sous le nom de Barry Kush, explique les règles et motive ses troupes. A la fin du workshop, nous décidons alors de l’écouter. «J’ai commencé à danser en 2014 et il n’y avait pas beaucoup de monde qui dansait le dancehall, alors, petit à petit, j’ai installé le truc et remporté plusieurs battles», a-t-il raconté, tout en magnifiant l’évolution du festival. Juste en face de lui, Paris Crossley, danseuse venant de Londres, est invitée comme juge de la catégorie Popping. Spécialisée dans cette forme de danse, elle apprécie vivement le festival et la façon dont les gens y participent. «Avec le numérique, on peut partager facilement et globalement autour du monde et cela aide beaucoup à connaître les styles de danse, la culture», dit-elle, faisant référence au thème. A l’en croire, le numérique, ça aide énormément. «On n’a pas besoin de voyager nécessairement pour parler à quelqu’un qui vient du Sénégal ou d’ailleurs», a-t-elle laissé entendre.
Le numérique s’invite sur scène
Devenue un rendez-vous phare dans l’agenda culturel national, la 3e édition du Festival international de danse Jakarlo a ouvert ses rideaux le 3 juillet dernier au Centre culturel régional Blaise Senghor. Placée sous le thème «La danse au service du numérique», l’édition de cette année, malgré le manque de soutien financier, d’après les organisateurs, a accueilli des compagnies locales et internationales, représentant plus de 15 nationalités, afin de partager et d’échanger autour de la danse, et retrouver l’effervescence essentielle de la diversité chorégraphique du Sénégal pendant 7 jours. A l’initiative de la Structure Sama street vibe, cet événement, véritable espace d’affirmation et d’expérimentation, soutient le développement de la scène urbaine locale, mais aussi aide à renforcer la visibilité des cultures urbaines, traditionnelles et contemporaines auprès des habitants de Dakar. C’est aussi une occasion, d’après Daniel Bertrand Faye, directeur du festival, de rendre accessible la danse urbaine et contemporaine aux plus jeunes et aux personnes de tous horizons, afin de créer une dynamique durable dans le paysage culturel sénégalais. Etant le tout premier festival de danse urbaine en Afrique de l’Ouest, les organisateurs sollicitent l’aide des autorités. Ils déplorent tous le fait que le festival n’est vraiment pas soutenu financièrement. Pour rappel, au menu de ce festival, des Jam sessions, workshops, caravanes, battles, panels, spectacles et excursions sont au programme.