Le collectif Noo lank annonce une marche nationale pour le 28 février. Et, cette fois-ci, elle partira du pont de la Foire au rond-point Liberté 6. Dans cet entretien, Daouda Guèye, membre dudit collectif, parle aussi des accords signés entre le Sénégal et les Etats-Unis. Même s’il précise que la plateforme préfère attendre d’en connaître les termes pour donner sa position.
Vous observez une pause depuis un bon moment. Il n’y a ni distribution de flyers ni marches à Dakar. Qu’est-ce qui l’explique ?
Je pense que nous avons eu à le décliner lors de nos différentes rencontres avec la presse. Et nous avons eu également à le ressortir au cours de nos manifestations. La stratégie de Noo lank ne se réduit pas seulement à des manifestations, à des marches, sit-in ou à des distributions de flyers. C’est une palette d’actions parmi lesquelles il y a évidemment la réflexion derrière, mais également la série de contacts que nous faisons. La hausse du prix de l’électricité est une question nationale, même si nous sommes les organisations initiatrices de cette plateforme. De ce point de vue, nous rencontrons des organisations de la Société civile, des organisations syndicales et politiques parce que, encore une fois, cette question concerne tous les Sénégalais. Maintenant ce travail de contact que nous faisons auprès des groupes organisés, mais également des chefs religieux et coutumiers, est un travail de tous les jours. Et, évidemment, il n’est pas toujours médiatisé. Donc, on a l’impression que Noo lank est dans un mutisme. Mais en réalité, nous sommes tout le temps actifs et nous déroulons la stratégie globale qui comporte plusieurs actions.
Quelle est la suite de votre plan d’actions ?
Nous venons d’introduire une lettre d’information auprès de l’autorité préfectorale pour une grande manifestation nationale à Dakar et dans les différentes localités du Sénégal où des citoyens ont répondu à l’appel de Noo ank mais également au niveau de la diaspora. L’itinéraire va être décliné au cours d’un point de presse que nous allons tenir dans les jours à venir. Maintenant, la date retenue est celle du 28 février. Mais en amont, il y a toujours des actions comme je l’ai dit tantôt allant dans le sens de rencontrer les forces vives, les groupes organisés. Et nous allons continuer, après la sortie de notre mémorandum sur la Senelec, à faire le service après-vente auprès de la population, de l’opinion en général pour informer davantage sur les motivations qui fondent notre refus de cette décision d’augmentation du prix de l’électricité.
Où se déroulera cette marche que vous venez d’annoncer ?
Ce sera du pont Foire au rond-point Liberté 6.
Vous avez récemment publié un mémorandum pour justifier «la fraude» de la Senelec. Avez-vous eu un retour de la part de la Senelec ou du gouvernement ?
Nous avons un retour de notre cible où en tout cas d’une partie de notre cible. Parce que notre cible principale, c’est la population. Dès le départ, nous avons montré notre refus de la décision de la hausse du prix de l’électricité. Mais cela n’avait pas encore été argumenté d’une façon aussi technique. Et la matière avec laquelle nous avons travaillé, en réalité nous ne l’avons pas inventée. C’est au cours de la distribution de flyers que nous avons eu à discuter avec les populations qui nous ont montré leur facture. Et nous avons effectué une remontée de l’information à partir de laquelle nous avons vu des éléments probants, des soupçons de fraude à la facturation. Pour le dire dans un langage simple, la Senelec arnaque les Sénégalais. L’Etat, à travers la Senelec, vole les Sénégalais à travers une facturation qui est injuste et injustifiée.
Le Sénégal et les Etats-Unis ont signé le week-end dernier des accords de partenariat économique, entre autres. Qu’en pensez-vous ?
Oui mais vous savez nous avons un Etat où, en général, il faut que les citoyens, par eux-mêmes, fassent des investigations sur les accords. Et c’est là où l’Etat intervient justement sur les contrats qu’il signe en notre nom. Ce fut le cas pour les contrats pétroliers et gaziers, avec le fer, etc. Donc pour ce qui est des contrats signés avec les Etats-Unis, nous attendons de voir effectivement quels en sont les termes et également ce qui a été rendu public et ce qui ne l’a pas été.