De cet appel qui résonne en ego assourdissants

J’ai choisi le parti du réalisme et de la réalité crue et objective qu’appelle la situation de mort clinique que vit le Parti Socialiste.
Si le Ps ne vit plus que par la presse et les Unes de journaux au quotidien, s’il n’est plus audible, visible et perceptible que par les tribunes et plateaux sporadiques, c’est que nous avons échoué.
Alors, posons la balle à terre et osons nous soustraire à l’euphorie distractive car il n’est porté aucun débat ou appel qui n’ait été porté ou émis précédemment, solitairement et/ou solidairement.
Mais il est venu leur temps à eux, l’heure des aphones et silencieux d’hier que les écrits et cris à tue-tête veulent aujourd’hui, faire porter au pinacle. Ambition tout à fait naturelle et légitime car notre militantisme nous pousse logiquement aux responsabilités. Mais hélas !
Il nous faut juste leur dire avec l’élégance et la courtoisie des cadets, que reconstruire la Maison du Parti Travail-Organisation-Méthode ne peut aller avec l’expression d’égo assourdissants. Il nous faut faire Parti, faire Parti de masse, faire réellement Parti socialiste, comme dans l’esprit de Sédar, de Samba Tooro et de Tanor.
Qu’ils osent s’avouer que le Parti n’a plus de Maison, que les stratèges et les cracks ne font plus élire nos camarades, que l’Ecole du Parti est partie, que le Parti n’a plus de réels bases ni bastions, que le Parti ne fait plus Masse.
Qu’ils osent, dans l’entreprise de reconstruction, nous dire ce qui les fait réellement courir et les agite à pareille heure et qui ne les fit bouger et parler plusieurs années en arrière.
A ceux-là qui ne voudraient du parti que l’appareil et le label, qui ne veulent du parti que le patrimoine physique, les avoirs et biens dont ils maîtrisent les niches, qui ne veulent du parti que le «nostalgisme» susceptible de les auréoler de quelque fourbe légitimité, etc. : qu’ils n’oublient surtout pas que le Ps, bien plus que le Sénégal et les Sénégalais, a changé.
Le Ps ne se laissera plus à cette oligarchie générationnelle qui dénie à la Jeunesse, à ses Femmes et à ses Cadres, Fils et Filles, de vivre pleinement leur dynamisme militant. De tous temps, de tous les combats, la Jeunesse, les Femmes et les militants de cœur, restent le bataillon rempart, en corps solidaire, contre les jeunes Vieux qui vieillissent la Jeunesse.
Dites-leur que le Sénégal est jeune, que le pays est aussi jeune que le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, aussi jeune que le Premier ministre, Ousmane Sonko, aussi jeune que le président Malick Ndiaye.
Je refuse librement et avec lucidité de servir de caisse de résonance à un appel orchestré et qui, hélas, nous rappelle notre torpeur somnolente.
Le Ps n’a réellement pas le temps des faux appels et des appels manqués car, depuis 2014, depuis 11 longues années, le parti, qui a vu naître toutes les autres formations politiques de notre pays, le parti de Senghor, n’a plus tenu de Congrès de renouvellement de ses instances, structures et organes.
Mon appel est un appel à l’action.
Stanislas NDIAYE
Rufisque